Témoignages recceuillis sur l’exposition du Père Yves Bertrais

Un très grand merci pour cette belle exposition qui nous a permis de nous approcher de la culture Hmong et de son histoire. J’ai été impressionnée par sa longue histoire 5000 ans et de son origine en Chine, puis de ses diverses migrations conséquences de persécutions, dans le Sud Est asiatique puis dans le monde et jusqu’à Orléans… Cela révèle les épreuves traversées tout au long de son histoire.

Je suis émerveillée par sa récente christianisation grâce aux Pères Bertrais et Charrier, Missionnaires OMI au Laos qui ont favorisé une inculturation dans le peuple Hmong et son essor aujourd’hui. Je me rends compte du défi pour que les jeunes générations puissent être pénétrés de leur culture

 Hmong tout en vivant  dans d’autres contextes culturels comme en France. Nous avons vécu un beau temps de prière animée pour les chants par un groupe de jeunes Hmong à la guitare avec 2 soeurs de l’Assomption; Cela nous a permis de rendre grâce ensemble de l’oeuvre de Dieu dans tous les coeurs et particulièrement chez nos frères et soeurs Hmong.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire… Merci pour ce temps fort partagé avec vous.

De tout coeur.

Coucou Pog, c’est Alan et Nyab.

On t’écris pour te remercier de nous avoir fais confiance et de nous avoir laisser témoigner pour le baptême d’Ashley.

C’est vrai que cela n’était pas facile pour nous de témoigner devant tout le monde mais grâce à ta bienveillance, nous sachons que nous avons encore beaucoup à apprendre venant de vous tous et qu’être parent chrétien est un rôle important pour Ashley. 

Cela nous a aidé à mieux connaître ce qu’est la foi et nous avons eu beaucoup de plaisir à défiler avec nos costumes traditionnels hmong. 

Nous avons beaucoup aimés l’exposition concernant le Père Bertrais et l’histoire des Hmongs. 

Cela nous a fais plaisir de voir que tout les hmongs de France de la communauté chrétiennes sont tous venu participer, que ce soit les aînées ou les jeunes.

Nous aimerions partager ce témoignage avec vous tous, nous sommes Teng et Tsai THO (Thoj Txawj Teem thiab Ntxhais) et nous résidons sur la commune de Belleville en Beaujolais dans le département du Rhône.

Après avoir travaillé en binôme dans le commerce alimentaire durant 15 ans, nous avons décidé de nous orienter dans la restauration mobile et nous sillonnons  aujourd’hui les routes du Beaujolais à bord de notre camion ambulant appelé Namtha en référence à notre village natal du Laos et aussi pour garder une trace de nos origines.

Teng est également en fonction de président de l’AECHCE (Association Echange-Cultures des Hmong Centre-Est) en région Rhône Alpes depuis novembre 2021 et nous œuvrons tous les deux au sein de l’association au service de la communauté Hmong et de l’Eglise avec le soutien d’une équipe dynamique que compose nos membres du bureau.

Nous sommes tous deux de la génération née au Laos qui a grandi en France.

Nous sommes arrivés en France entre 1977 et 1978 et nous avons été accueillis par les associations telles que la Croix Rouge et le Secours Catholique qui nous ont permis de nous adapter à la vie en France.

Originaire de la Saône et Loire tous les deux mais vivant à 50 kms l’un de l’autre, nos regards se sont croisés lors d’un banquet à Chalon sur Saône en 1991, nous ne nous sommes plus quittés depuis ce jour et nous avons décidé de nous unir civilement et religieusement peu de temps après notre rencontre.

Notre mariage catholique s’est déroulé le 7 août 1993 dans la commune de Chalon sur Saône dans le département de la Saône et Loire en L’église de Notre Dame par le Père Alain De Montjamont, aujourd’hui âgé de 97 ans.

Au début, le sacrement du mariage représentait pour nous la concrétisation d’une vie à deux, une relation de respect mutuel et de soutien reflétant l’amour du Christ pour l’Eglise et le témoignage de notre foi en Dieu.

Ce n’est qu’au fil du temps que la définition du mariage s’est révélée à nous dans le sens de notre vie à deux, de la naissance de nos enfants, de l’éducation que nous souhaitions leur inculquer, des obstacles qui se sont dressés sur notre chemin car nous avons aussi appris que la vie n’était pas teintée que de rose, qu’il fallait braver les dangers comme le Christ nous l’a prouvé par sa mort sur la Croix.

Durant ces trente et un an de mariage, nous avons puisé notre force dans notre foi, nous nous sommes rappelé notre promesse à Dieu à chaque instant de notre vie.

Nos parcours respectifs dans la foi de Dieu ont eu raison de nos choix et nous avons eu quatre magnifiques enfants éduqués dans la foi également jusqu’à la confirmation, ce qui nous a rendu très fiers d’eux.

Comme tous les couples, nous avons connu des péripéties, mais Dieu a toujours su mettre un indice sur notre chemin quand il n’y avait plus d’espoir, Il nous a nourri de sa parole qui nous a aidé à nous relever face à l’adversité.

Quand la maladie a frappé l’un des nôtre, c’est de nouveau vers Dieu que nos prières se sont tournées, c’est auprès de Lui que notre foi inébranlable s’est manifestée avec combativité.

A mille lieux de là, alors que nous étions dans l’obscurité c’est de Dieu que la lumière est venue naturellement à nous pour nous sauver, dans notre détresse.

Aujourd’hui le vrai sens du mariage se caractérise par les paroles que nous avons prononcé devant l’autel, des vœux échangés, de l’amour que nous portons à Dieu et de son amour inconditionnel pour nous par-dessus tout.

Les paroles prononcées devant Dieu nous ramène à cette force qui nous tire vers le haut, car pour le meilleur signifie probablement le bonheur d’une vie à deux, de l’harmonie constante d’un amour unique, d’une vie de famille équilibrée.

Tandis que pour le pire pourrait indiquer que sans notre foi, les difficultés qui se présentent à nous pourraient être destructrices dans le cours de notre vie.

Alors que vous vivons dans une société ou prime l’individualisme, la compétition, la foi nous a permis de revenir à notre vraie intention religieuse.

Nous aimerions à nous souvenir et garder de notre union au sein de la communauté catholique, la force et le courage et l’amour de notre Seigneur Jésus Christ qui nous ont lié à jamais à Dieu par le sacrement du mariage.

Pour finir en apothéose avec le verset de la Bible 1 Corinthiens 13 :4-7

« L’amour est patient, il est plein de bonté, il ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité, il pardonne tout, il croit tout, il espère tout et il supporte tout »

Vous remerciant à tous et à toutes.

C’est avec beaucoup de retard que je réponds à votre demande. Mais j’ai tellement découvert de choses méconnues dans cette exposition qu’il m’était nécessaire de remettre les choses dans le contexte de notre société d’aujourd’hui.

J’ai eu à 20 ans en 1970 l’immense bonheur de passer une année au Laos, dans le cadre du service à la Coopération, en remplacement du service militaire. J’ai travaillé dans une entreprise coopérative de menuiserie ébénisterie, la CTAL situé à Vientiane avec un homologue Lao, Oudom PHOXARATH originaire de Paksane. J’étais un « Farang » un peu particulier, ne faisant pas parti de la communauté française puisque je vivais avec les habitants et partageais leur vie quotidienne. Le responsable était le Père Brisq missionnaire OMI.

La situation politique était tendue, la pression des Pathet Lao était importante, Vientiane capitale du Laos connaissait un certain calme apparent dû à une présence internationale et restait sous l’hégémonie française. Les pères missionnaires oblats sont nombreux, venus pour évangéliser les laotiens, les difficultés politiques les rapprochent des grandes villes, mais chacun d’entre eux s’occupent auprès de chacune des ethnies. Les Hmong étaient une des ethnies laotiennes.

L’insouciance de ma jeunesse ne me fait voir que le conflit entre la fin d’un colonialisme culturellement dominant et un communisme envahisseur. Mais aussi un peuple d’une immense gentillesse très attentif à l’écoute de l’Evangile. A la différence de nous français qui aimons recevoir, vous laotiens vous partagiez ce que vous avez reçu.

Cette année laotienne m’a marqué à Vie, j’avais laissé ma fiancée en France, à mon retour je lui ai promis notre voyage de noce au Laos…. Nous nous sommes mariés en 1973, notre famille s’est agrandie, 4 enfants, aujourd’hui 12 petits-enfants, ce voyage de noces c’est fait 40 ans plus tard. A cette date les laotiens étaient déjà arrivés avant en France, des réfugiés politiques, après la prise de pouvoir des communistes. Nous avons eu le plaisir de retrouver Oudom et sa famille vivant en région parisienne. Nous avons partagé des moments de vie française et laotienne.

Voyage souvenir en 2016, après 15 jours dans la Grande Chine 1.5 milliard d’habitants, Shangaï, Beijing et la grande muraille, nous retrouvons le Petit Laos 7 millions d’habitants, en étant passés par Bangkok. Notre guide n’est autre que le petit frère d’Oudom, ce n’est pas un voyage touristique que nous vivons, mais la Vie laotienne dans ses coutumes, ses religions, sa terrible histoire de guerre, un pays magnifique de Vientiane à Paksé en passant par Luang Prabang.

Cette admiration pour le Laos et les laotiens me rend attentif à toutes les manifestations qui s’y portent, ainsi l’exposition sur les Hmong à l’église Saint Aignan d’Orléans début septembre. Ce fut une grande découverte qui a permis dans le contexte international de replacer ce peuple dans notre monde d’aujourd’hui. Si en 1970 les Hmong étaient, une ethnie laotienne, aujourd’hui les petits enfants des laotiens côtoyés à l’époque sont devenus des français, alors que leurs origines sont chinoises, de nouveau réfugiés politiques.

Le père Yves BERTRAIS missionnaire OMI s’est inscrit dans cette longue marche du peuple Hmong installé au Laos, il a apporté les moyens de la reconnaissance par la langue écrite, tout en partageant leur Vie au Laos, puis en France. La description par l’exposition, de ce vécu tant par les textes les photos et les objets sont bienveillants, réalistes de l’époque. La découverte de ce peuple Hmong en France aujourd’hui, m’a incité à approfondir mes connaissances sur votre histoire.

La domination française dans la période coloniale a apporté dans ces pays envahis une certaine culture que les laotiens, dont les hmong, se sont appropriés et adjoints à leur propre culture. J’ai pour témoignage cet immense voisinage entre la religion catholique et le bouddhisme. Vous migrants de l’époque avez participez auprès des français à la défense des libertés laotiennes, et vous avez été dépossédés de cette nationalité récente. Ainsi votre chemin de migrant c’est poursuivi vers d’autres pays. Nous vous connaissons aujourd’hui chez nous en France, mais vous êtes dans le Monde.

Il existe pour la France des ethnies engagées de façon similaire, je pense aux Harkis qui comme vous connaissent les méfaits de l’histoire dans leur pays d’origine. Mais combien de peuples dans le monde vivent ces errances ?

Mais restons avec vous peuple hmong du monde, vous êtes 20 millions à vivre sur notre terre dans une multitude de pays, autant que les 20 millions de juifs, peuple migrant depuis la nuit des temps. Par cette manifestation à Orléans c’est un message d’Espérance que vous apportez par cette intégration dans notre pays, sans oublier le partage de vos origines moteur des échanges culturels et religieux, en réalité la mondialisation par le Cœur.

Merci Chère Joanne

Cécile YANG