Reconnaissance et hommage à Soeur Carmen CHAPDELAINE Phauj Xis

Nco txog Phauj Xis Soeur Carmen CHAPDELAINE lub neej thiab nws txoj kev pab peb cov Hmoob (publié le 25/02/2022)

Biographie de Soeur Carmen CHAPDELAINENco txog Phauj Xis lub neej (biographie extraite du livre « En chemin avec le peuple Hmong » du Père René CHARRIER)

Carmen Chapdelaine était missionnaire au Laos, chez les Hmong pendant 13 ans. Son travail était de préparer les jeunes filles Hmong qui seraient amenées à faire des études et à apprendre la religion pour qu’à l’avenir :
• Qu’il y ait des jeunes qui connaissent bien la religion catholique et qui vont la faire connaitre aux habitants des villages Hmong.
• Que les filles pouvaient étudier comme les garçons.
• Et qu’un jour quelques-unes choisissent le chemin de la vie religieuse.

Elle écrit ainsi :
 » En 1959, je demande aux responsables de m’envoyer travailler dans un autre pays. En 1961, ils me demandent si j’accepte d’aller au Laos. Je réponds que oui. J’ai quelques craintes car le Laos est en guerre. Le 9 décembre 1961, j’arrive au Laos. J’apprends la langue Lao qui est la langue nationale, pendant 6 mois. En juillet, j’enseigne à 3 jeunes filles qui sont (Dia, Tia, Mo). En 1962 le Père Parent arrive au Laos pour nous rencontrer. Il est d’accord pour que j’apprenne la langue Hmong et que je travaille pour les jeunes filles Hmong.
Le Père Bertrais commence à m’enseigner le Hmong. Le Père et les 3 plus grandes filles me donne un nom Hmong : Phauj Xis (qui signifie « Tante Aimée »). Je déménage pour aller habiter la maison que nous l’appelons « Foyer Nong Bone ». Il y a déjà plus d’une douzaine de filles qui m’attendent. Cette même année, je visite pour la première fois un village Hmong à Sayaboury. Je continue à enseigner les filles Hmong à Nong Bone.

A partir de 1964-1965, les jeunes filles viennent très nombreuses, il n’y a pas assez de place pour dormir. Nous discutons pour faire une autre maison, accolée au réfectoire. Nous faisons une nouvelle salle de réfectoire. Le Père Lynde donne de l’argent pour construire la maison. Nous avons 2 maisons assez grandes pour loger plus de 40 personnes.
Il faut trouver de l’argent pour vivre, beaucoup de gens nous aident :

  1. L’Evêque de Vientiane.
  2. La congrégation pour l’Evangélisation.
  3. Les catholiques Américains (par le Père Bouchard).
  4. Mon père vend un terrain pour m’aider.
  5. La sœur du Père Bertrais qui est sœur Thérèse.
  6. Les Oblates Canadiennes.
  7. Je fais la quête au Canada dans les Eglises.
  8. Les jeunes filles Hmong font des broderies.
  9. Un groupe de dames en Autriche.
  10. Des femmes américaines.

Beaucoup de gens et de groupes nous ont aidés, on a pu faire beaucoup de choses. Je ne parle pas souvent de tout cela, maintenant c’est le moment de le dire pour que vous le sachiez.
A partir de 1965, il y avait de petites et grandes filles qui venaient des villages et ne savaient pas lire. Les Hmong malades viennent se faire soigner de plus en plus nombreux à Vientiane. Je dois en conduire certains chez les médecins français, car ils ne connaissent pas la langue française. Les jeunes filles du foyer vont visiter les malades à l’hôpital, leur apportent nourriture, vêtements et font traductrices.
En 1967, je retourne en vacances au Canada pour 2 ou 3 mois. Au bout de 3 semaines, j’ai un accident de voiture, Jai la colonne vertébrale abimée. En 1968, je reviens à Nong Bone et je reprends mon travail. De 1969 à 1975, on enseigne la couture le matin, à partir de midi, on enseigne les femmes des catéchistes.
En mars 1971, je retourne au Canada, en septembre, je reprends mon travail jusqu’en 1975.
1975, c’est la débâcle, les filles retournent chez elles. Quelques-unes traversent le Mékong pour aller en Thaïlande. Je reste à Nong Bone pour ranger toutes les affaires, j’en brule une partie, je donne tout ce qui reste à l’hôpital Sisavang Vong. Je n’ai pas l’autorisation de rester, je dois quitter le Laos en août 1975. Je vais à Chiang Mai en Thaïlande. Avec moi, il y a 2 ou 3 jeunes filles Hmong. Il n’est pas facile d’avoir les papiers pour rester en Thaïlande, donc nous sommes obligés d’aller ailleurs faire les papiers pour rester en Thaïlande. Les filles sont troublées car elles ne savent pas ce que sont devenues leurs familles. Elles n’ont pas le cœur au travail. En mars 1976, je rentre au Canada.
En 13 ans avec les jeunes filles Hmong, j’ai appris beaucoup de choses. Je les remercie, elles m’ont fait confiance. Je pense à celles qui sont restées assez longtemps avec qui j’ai beaucoup appris. Je me rappelle particulièrement des trois ainées, Dia, Mo et Rhia, sans elles, je n’aurai pas pu faire mon travail.
Je remercie le Seigneur de nous avoir permis de nous revoir. Je vois que vous avez une belle et heureuse vie. »

Hommage-a-Phauj-Xis

Au-revoir-Phauj-Xis

THANK YOU – MERCI – UA TSAUG

We are thankful to Phauj Xis’ family for their kindness and many blessings to allow us to attend her last moment on earth. She has been a “jewellery Mother” for so many of Hmong Girls in the 60’s to prepare their unknown future for the 21st Century. And now, they know who they are because of her love, faith and sacrifices.

Family coordinator : Kia Thao
Prayer coordinators : Chong Thao Ly & Pa Yang
Prayer book & printing : Xia Vue Yang
Donation manager : Ted V. Thao
Member coordinators : Xyo Suzane Vang, Chong Thao Ly
Visiting members : Xa Lee, Chong Koua Yang, Deu Lo Yang, Cha Ly, Doua Her

Txhiaj-Vam Thoj