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32ème dimanche du Temps Ordinaire (semaine IV du Psautier) — Année B

Voici les lectures de ce dimanche 10 Novembre 2024 proposées par le site AELF.ORG

Première lecture

« Avec sa farine la veuve fit une petite galette et l’apporta à Élie » (1 R 17, 10-16)

Lecture du premier livre des Rois

En ces jours-là,
    le prophète Élie partit pour Sarepta,
et il parvint à l’entrée de la ville.
Une veuve ramassait du bois ;
il l’appela et lui dit :
« Veux-tu me puiser, avec ta cruche,
un peu d’eau pour que je boive ? »
    Elle alla en puiser.
Il lui dit encore :
« Apporte-moi aussi un morceau de pain. »
    Elle répondit :
« Je le jure par la vie du Seigneur ton Dieu :
je n’ai pas de pain.
J’ai seulement, dans une jarre, une poignée de farine,
et un peu d’huile dans un vase.
Je ramasse deux morceaux de bois,
je rentre préparer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste.
Nous le mangerons,
et puis nous mourrons. »
    Élie lui dit alors :
« N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit.
Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ;
ensuite tu en feras pour toi et ton fils.
    Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël :
Jarre de farine point ne s’épuisera,
vase d’huile point ne se videra,
jusqu’au jour où le Seigneur
donnera la pluie pour arroser la terre. »
    La femme alla faire ce qu’Élie lui avait demandé,
et pendant longtemps, le prophète, elle-même et son fils
eurent à manger.
    Et la jarre de farine ne s’épuisa pas,
et le vase d’huile ne se vida pas,
ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 145 (146), 6c.7, 8-9a, 9bc-10)

R/ Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur ! (Ps 145, 1b)

Le Seigneur garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain ;
le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l’étranger.

Il soutient la veuve et l’orphelin,
il égare les pas du méchant.
D’âge en âge, le Seigneur régnera :
ton Dieu, ô Sion, pour toujours !

Deuxième lecture

« Le Christ s’est offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude » (He 9, 24-28)

Lecture de la lettre aux Hébreux

Le Christ n’est pas entré
dans un sanctuaire fait de main d’homme,
figure du sanctuaire véritable ;
il est entré dans le ciel même,
afin de se tenir maintenant pour nous
devant la face de Dieu.
    Il n’a pas à s’offrir lui-même plusieurs fois,
comme le grand prêtre qui, tous les ans,
entrait dans le sanctuaire
en offrant un sang qui n’était pas le sien ;
    car alors, le Christ aurait dû plusieurs fois souffrir la Passion
depuis la fondation du monde.
Mais en fait, c’est une fois pour toutes,
à la fin des temps,
qu’il s’est manifesté
pour détruire le péché par son sacrifice.
    Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois
et puis d’être jugés,
    ainsi le Christ s’est-il offert une seule fois
pour enlever les péchés de la multitude ;
il apparaîtra une seconde fois,
non plus à cause du péché,
mais pour le salut de ceux qui l’attendent.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)

Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    dans son enseignement, Jésus disait aux foules :
« Méfiez-vous des scribes,
qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
    les sièges d’honneur dans les synagogues,
et les places d’honneur dans les dîners.
    Ils dévorent les biens des veuves
et, pour l’apparence, ils font de longues prières :
ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

    Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor,
et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
    Une pauvre veuve s’avança
et mit deux petites pièces de monnaie.
    Jésus appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le Trésor
plus que tous les autres.
    Car tous, ils ont pris sur leur superflu,
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle possédait,
tout ce qu’elle avait pour vivre. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 31ème dimanche du Temps Ordinaire (semaine III du Psautier) — Année B

Voici les lectures de ce dimanche 03 Novembre 2024 proposées par le site AELF.ORG

Première lecture

« Écoute, Israël : Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur » (Dt 6, 2-6)

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple :
    « Tu craindras le Seigneur ton Dieu.
Tous les jours de ta vie,
toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils,
tu observeras tous ses décrets et ses commandements,
que je te prescris aujourd’hui,
et tu auras longue vie.
    Israël, tu écouteras,
tu veilleras à mettre en pratique
ce qui t’apportera bonheur et fécondité,
dans un pays ruisselant de lait et de miel,
comme te l’a dit le Seigneur, le Dieu de tes pères.
    Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’Unique.
    Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme et de toute ta force.

    Ces paroles que je te donne aujourd’hui
resteront dans ton cœur. »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 17 (18), 2-3, 4, 47.51ab)

R/ Je t’aime, Seigneur, ma force. (Ps 17, 2a)

Je t’aime, Seigneur, ma force :
Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !

Louange à Dieu !
Quand je fais appel au Seigneur,
je suis sauvé de tous mes ennemis.

Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu’il triomphe, le Dieu de ma victoire,
Il donne à son roi de grandes victoires,
il se montre fidèle à son messie.

Deuxième lecture

« Jésus, parce qu’il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas » (He 7, 23-28)

Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
    dans l’ancienne Alliance,
un grand nombre de prêtres se sont succédé
parce que la mort les empêchait de rester en fonction.
    Jésus, lui, parce qu’il demeure pour l’éternité,
possède un sacerdoce qui ne passe pas.
    C’est pourquoi il est capable de sauver d’une manière définitive
ceux qui par lui s’avancent vers Dieu,
car il est toujours vivant
pour intercéder en leur faveur.

    C’est bien le grand prêtre qu’il nous fallait :
saint, innocent, immaculé ;
séparé maintenant des pécheurs,
il est désormais plus haut que les cieux.
    Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres,
d’offrir chaque jour des sacrifices,
d’abord pour ses péchés personnels,
puis pour ceux du peuple ;
cela, il l’a fait une fois pour toutes
en s’offrant lui-même.
    La loi de Moïse établit comme grands prêtres
des hommes remplis de faiblesse ;
mais la parole du serment divin, qui vient après la Loi,
établit comme grand prêtre le Fils,
conduit pour l’éternité à sa perfection.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain » (Mc 12, 28b-34)

Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
    Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
    Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.

    Et voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
    Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as dit vrai :
Dieu est l’Unique
et il n’y en a pas d’autre que lui.
    L’aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
    Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse,
lui dit :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n’osait plus l’interroger.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Synthèse sur le sondage faite aux jeunes Les jeunes Hmong aujourd’hui pour demain….

Être Hmong, c’est bien plus qu’une simple origine. C’est une histoire, une communauté, une culture riche et une langue unique qui traverse les générations. Mais dans un monde en constante évolution, comment les jeunes Hmong trouvent-ils leur place au sein de cette identité complexe ? Cette exposition explore les défis et les opportunités auxquels sont confrontés les jeunes Hmong d’aujourd’hui, tout en mettant en lumière l’importance de préserver et de transmettre leur héritage culturel

I. QUELLE EST MA PLACE AUJOURD’HUI ?

L’identité hmong

Être Hmong, c’est s’inscrire dans une lignée millénaire, célébrer une culture sans frontières et perpétuer un héritage précieux.

Plongeant dans les montagnes du Sud de la Chine, l’histoire des Hmong traverse les âges, tissant un récit de résilience et d’adaptation.

Loin de se définir par un territoire, l’identité Hmong se forge à travers la diaspora (dispersion d’une communauté), unie par une culture vibrante qui transcende les frontières nationales.

Traditions ancestrales, artisanat raffiné et polyphonies envoûtantes composent un patrimoine riche et précieux, préservé avec passion par les générations Hmong.

Nés de parents Hmong, les individus héritent d’un nom de famille paternel et d’une langue unique, piliers de leur identité et vecteurs de leur culture.

La langue Hmong, vecteur de l’âme du peuple, reflète sa cosmovision (conception du monde) et ses valeurs profondes, tandis que le nom de famille paternel tisse le lien entre les générations, assurant la continuité de l’héritage.

Les multiples facettes de l’intérêt pour l’identité et la culture Hmong

L’identité et la culture Hmong sont profondément ancrées dans le quotidien de la communauté, se manifestant de diverses manières, toutes aussi importantes les unes que les autres. Parmi ces expressions, on retrouve :

➔                 Traditions et coutumes

  • Nouvel An traditionnel (70,9%) : Le Nouvel An Hmong est une période de réjouissances, de partage et de renouveau, célébrant le début d’un nouveau cycle.
  • Khi tes / Hu Plig (67,3%) : Ces rituels symbolisent la transmission des valeurs et des savoirs ancestraux.
  • Mariage traditionnel (67,3%) : Les cérémonies de mariage Hmong sont des événements colorés et festifs, célébrant l’union des familles et perpétuant les traditions.
  • Rituel funéraire (52,7%) : Les rites funéraires Hmong honorent la mémoire des ancêtres et accompagnent leur âme vers l’au-delà.

 

 

➔                 Arts et expressions culturelles

  • Musique (69,1%) : La musique Hmong, riche et variée, utilise des instruments traditionnels tels que la flûte, le qeej (le lusheng, orgue à bouche), le xim xaus (vièle ou erhu) et le tambour
  • Chant (47,3%) : Les chants Hmong, souvent accompagnés d’instruments traditionnels, racontent des histoires, des légendes et des valeurs ancestrales.
  • Danse (47,3%) : Les danses Hmong, dynamiques et colorées, expriment la joie de vivre, la cohésion sociale et les liens avec la nature.

➔                 Savoir-faire et transmission

  • L’histoire des Hmong (96,4%) : La connaissance de l’histoire du peuple Hmong, ses migrations, ses luttes et ses victoires, est essentielle pour forger l’identité et le sentiment d’appartenance.
  • Écriture et lecture (63,6%) : L’écriture Hmong, créée au XXème siècle, permet de préserver la langue et les traditions écrites.
  • Broderie : La broderie Hmong est un art traditionnel reconnu pour ses motifs complexes et colorés, souvent porteurs de symboles et de messages. Elle est transmise de génération en génération, préservant ainsi un savoir-faire unique.

L’évolution de l’identité Hmong en France : Entre tradition et assimilation

Les Hmong ont connu une migration importante vers la France au cours des dernières décennies. Cette migration a eu un impact profond sur leur identité, en particulier pour les nouvelles générations.

Comparées aux générations précédentes, les jeunes Hmong sont plus francisés et davantage adaptés à la culture française. La plupart d’entre eux ont des difficultés à comprendre, parler, lire et écrire le hmong. Cela s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’éloignement du pays d’origine des parents et l’immersion dans la culture française dès leur plus jeune âge.

Cette francisation croissante pose des défis aux jeunes Hmong dans la construction de leur identité. Tiraillés entre deux cultures, ils doivent trouver un équilibre entre leurs racines hmong et leur intégration à la société française.

La francisation de la nouvelle génération a également entraîné une méconnaissance de figures importantes de l’histoire hmong, comme le Père Yves Bertrais, qui a joué un rôle crucial dans la création de l’écriture hmong.

Préserver notre identité pour les générations futures

Un sondage récent révèle que 92% des Hmong interrogés considèrent la préservation de leur identité comme une question d’une importance capitale. Cette prise de conscience est particulièrement forte chez les moyennes générations, qui reconnaissent la nécessité de perpétuer et de transmettre la langue et la culture hmong aux générations futures.

Avant l’invention de l’écriture hmong par le Père Yves Bertrais dans les années 1950, la transmission des savoirs et de la culture se faisait uniquement par tradition orale et par broderie. L’écriture hmong a permis de fixer la langue et de faciliter son apprentissage, contribuant ainsi à la préservation de l’identité hmong.

Aujourd’hui, la francisation croissante des jeunes Hmong menace leur maîtrise de la langue et leur connaissance de la culture hmong. Il est donc crucial de mettre en place des initiatives pour les encourager à apprendre la langue hmong et à s’approprier leur héritage culturel.

Intégration et transmission culturelle

Un sondage réalisé auprès de la communauté hmong en France révèle que 87,3 % des répondants se sentent intégrés à la société française. Ils ont l’impression de pouvoir participer pleinement à la vie de leur pays et de s’épanouir dans leur vie personnelle et professionnelle.

Malgré leur intégration à la société française, les Hmong attachent une grande importance à la préservation de leur culture et de leurs traditions. 78,2 % des répondants au sondage ont exprimé le souhait de voir davantage d’initiatives pour transmettre la culture hmong aux nouvelles générations.

Le sondage a également recueilli des suggestions pour la transmission de la culture hmong. Parmi les propositions les plus fréquentes, on trouve :

  • Des groupes d’échanges
  • Un site internet
  • Des expositions avec ateliers
  • Des rassemblements pour les jeunes
  • Des rencontres et des discussions

Comment faire découvrir l’écriture hmong et son histoire aux jeunes générations ?

Les jeunes générations ont de plus en plus de difficultés à comprendre et à utiliser la langue et l’écriture Hmong. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment à la francisation croissante des jeunes Hmong et à l’absence d’outils pédagogiques adaptés.

Pour relever ce défi, il est important de tirer parti des nouvelles technologies, qui sont très populaires auprès des jeunes générations. Les réseaux sociaux, les vidéos courtes sur TikTok et les Réels peuvent être des outils puissants pour faire découvrir l’écriture hmong et son histoire de manière ludique et interactive. Des jeux éducatifs et des défis en ligne peuvent susciter leur intérêt et les inciter à en savoir plus sur l’écriture hmong.

Le recours à des influenceurs hmong populaires sur les réseaux sociaux peut également être un moyen efficace de toucher un large public de jeunes. Ces influenceurs peuvent partager leur passion pour l’écriture hmong et encourager leurs followers à en apprendre davantage.

Il est également important de mettre en avant des jeunes Hmong qui utilisent l’écriture hmong dans leur vie quotidienne. Cela permettra aux autres jeunes de s’identifier et de voir que l’écriture hmong est une langue vivante et pertinente.

II. QUELLE IMPORTANCE A LA RELIGION DANS MA VIE ?

Le sondage réalisé auprès de la communauté hmong en France révèle une diversité de croyances religieuses. Si la majorité des répondants (81,8%) se disent croyants, les confessions représentées sont variées. Le christianisme est la religion la plus répandue (63,6%).

La vaste majorité des répondants (76,4%) ont mentionné avoir déjà parlé de la foi et des traditions hmong à leurs enfants ou d’autres jeunes.

De nombreux jeunes Hmong expriment un sentiment de perte de repères en matière de religion. Ils observent un déclin de la pratique religieuse traditionnelle, notamment la baisse de la fréquentation des églises et la diminution de l’importance accordée aux rites et aux cérémonies. Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs, tels que l’éloignement des lieux de culte, le manque d’intérêt pour les pratiques religieuses traditionnelles et l’influence de la société sécularisée française.

Le mode de vie moderne, marqué par un rythme soutenu et des contraintes professionnelles et personnelles, laisse peu de place à la pratique religieuse pour les jeunes Hmong. Ils ont souvent du mal à concilier leurs obligations avec le temps nécessaire à la prière, à la participation aux services religieux et à l’engagement dans la communauté religieuse.

Malgré ces tendances, les jeunes Hmong ne sont pas nécessairement indifférents à la spiritualité. Ils expriment souvent une recherche de sens et une quête d’authenticité dans leur vie religieuse. Ils sont à la recherche de formes de spiritualité plus personnelles et adaptées à leur réalité de vie en France.

Face à ces changements, il est important de favoriser le dialogue intergénérationnel au sein de la communauté hmong. Les anciennes générations ont un rôle crucial à jouer dans la transmission des valeurs religieuses et culturelles aux jeunes. Il est également important de proposer des formes de pratique religieuse plus accessibles et adaptées aux besoins des jeunes Hmong.

Dissocier la religion des traditions hmong

Si la spiritualité et la religion jouent un rôle important dans la vie de nombreuses personnes, il est crucial de les distinguer des traditions culturelles. Cette distinction est particulièrement importante pour les Hmong, dont l’histoire et l’identité sont étroitement liées à leurs coutumes ancestrales.

L’arrivée des missionnaires chrétiens au sein des communautés hmong a marqué un tournant dans leur histoire religieuse. Si de nombreux Hmong se sont convertis au christianisme, ils n’ont pas pour autant abandonné leurs traditions et coutumes ancestrales. Ces traditions, profondément enracinées dans leur culture, continuent de rythmer leur vie quotidienne et de forger leur identité collective.

La coexistence de la religion chrétienne et des traditions hmong peut parfois engendrer des incompréhensions, tant au sein de la communauté hmong qu’à l’extérieur. Il est important de dissocier ces deux aspects pour éviter les amalgames et les jugements hâtifs.

La religion est un choix personnel et individuel. Il est important de respecter les croyances religieuses de chacun, quelles qu’elles soient. La conversion au christianisme ne signifie pas pour autant le rejet des traditions hmong. De nombreux Hmong chrétiens intègrent leur foi dans leurs pratiques culturelles, créant ainsi un riche métissage spirituel.

Les traditions hmong constituent des piliers essentiels de leur identité culturelle. Elles transmettent des valeurs, des savoirs et des pratiques ancestrales qui façonnent le mode de vie et la vision du monde des Hmong. Préserver ces traditions est crucial pour la survie de la culture hmong et le maintien de son caractère unique.

Dissocier la religion des traditions hmong est une nécessité pour mieux comprendre cette communauté et son identité riche et complexe. La coexistence de ces deux aspects ne doit pas être source de confusion mais plutôt d’enrichissement mutuel. En respectant les choix religieux de chacun tout en valorisant les traditions hmong, on contribue à la préservation d’un patrimoine culturel précieux et à la promotion du dialogue interculturel.

L’influence des changements socio-technologiques

L’influence du numérique sur la pratique religieuse des jeunes est complexe et multidimensionnelle. Elle présente des défis et des opportunités pour l’exploration spirituelle et la construction de communautés religieuses virtuelles. En favorisant l’accès à l’information, en respectant le libre choix et en proposant des outils discrets d’apprentissage, on peut accompagner les jeunes dans leur quête de sens et de spiritualité à l’ère du numérique.

III. COMMENT ADAPTER ET PERPÉTUER NOS TRADITIONS ET NOTRE CULTURE HMONG POUR L’AVENIR DE NOTRE IDENTITÉ HMONG DE DEMAIN

Défis à relever, s’engager pour l’avenir

Près des deux tiers des personnes interrogées (61,8%) ont déclaré être prêtes à s’impliquer en tant que bénévoles ou à témoigner lors d’événements religieux, culturels ou autres.

➔                Transmission de la langue et des traditions

Enseigner la langue hmong aux enfants, organiser des ateliers culturels, célébrer les festivals traditionnels, partager les savoir-faire artisanaux.

➔                Utilisation des outils modernes

Créer des sites web, des applications et des vidéos pour promouvoir la culture hmong, utiliser les réseaux sociaux.

➔                Évolution des traditions

Adapter certaines traditions aux réalités du monde moderne, promouvoir des valeurs compatibles avec les droits de l’homme.

Témoignage du Pasteur Philippe CHANSON sur son intervention le dimanche 8 Septembre 2024 – premier weekend de l’exposition sur Père Yves Bertrais

« La passion Hmong »
Texte finalisé de la conférence du Pasteur Philippe Chanson
donnée dans le cadre de l’Exposition Père Yves Bertrais, Txiv Plig Nyiaj Pov
Collégiale Saint-Aignan d’Orléans, les 7-8 septembre 2024
Organisée par l’Aumônerie catholique des Hmong de France
Contribution également destinée aux Archives du Service National Mission et
Migrations (Paris) et à la Pastorale des Migrants du Loiret (Orléans)
Je reprends ici les trois questions qui m’ont été adressées sous le titre général « La passion
Hmong », titre auquel j’avais beaucoup réfléchi pour en faire celui du livre que j’ai consacré au
Père Bertrais1
, et dont je constate, au recul, qu’il fut finalement adéquatement choisi et si bien
ressenti par et pour les lecteurs Hmong. Sans oublier de redire la joie éprouvée, en pensée avec
mon épouse Christiane qui a si magnifiquement accompagné mon ministère auprès de Hmong
de Guyane, de participer activement à ce week-end mis sur pied par l’Aumônerie catholique
des Hmong de France, en mémoire de mon ami le Père Yves Bertrais.

  1. Parlez-nous de vous et dites-nous comment vous avez connu le Père Bertrais ?
    J’ai rencontré le Père Bertrais finalement le plus naturellement du monde ! Après tout un
    cheminement qui m’amena du métier de dessinateur à celui de technicien architecte puis à une
    expérience concrète du travail de maçon sur les chantiers, un peu à la façon du Père Bertrais,
    j’ai répondu à l’appel de cette présence intérieure de Dieu, vécue non à l’âge de 12 ans comme
    le Père, mais à l’âge de 16 ans, pour entamer, après toutes ses formations, des études de théologie dans un Institut biblique, puis à la Faculté de théologie de l’Université de Genève. C’est là que ce sont dessinés mon intérêt et ma vocation – en sus de celle de Pasteur que j’ai exercé pour l’enseignement théologique et ce désir profond de s’engager comme envoyé d’Outremer, en mission, dans un pays où l’enseignement théologique était le plus défavorisé. Après bien des démarches avec mon épouse qui partageait pleinement ce projet, il s’est avéré que les églises protestantes de Guyane recherchaient un enseignant depuis plus de cinq ans. C’est ainsi que nous sommes partis en 1987 pour ce pays, avec nos deux filles, Fanny (3 mois) et Caroline (7 ans), pour mener, à Cayenne, la direction et le professorat de l’Atelier Guyanais de Théologie (AGT), un organisme interconfessionnel qui ne compta pas loin de 80 étudiants de toutes les tendances protestantes avec quelques étudiants catholiques intéressés. Or, comme avant notre arrivée notre mission avait desservi, par ses Pasteurs missionnaires, les communautés protestantes Hmong de Javouhey et de Cacao qui n’avaient pas de Pasteurs à l’époque, on m’avait demandé si, à côté de mon enseignement, je pouvais apporter pour le moins une aide pastorale ponctuelle pour ces églises protestantes Hmong. Ce que j’avais tout à fait accepté malgré ma surcharge, parce que j’avais beaucoup entendu parler de l’arrivée pas si facile des Hmong en Guyane 10 ans plus tôt, en 1977, et de leur extraordinaire courage et abnégation à s’implanter en pleine forêt vierge comme ce fut le cas au lieudit « Cacao ». Mais dès nos premiers contacts avec mon épouse et nos enfants avec les Hmong si accueillants et chaleureux, j’ai personnellement éprouvé des difficultés. Non pas tant à nous adapter à leur mode de vie que nous aimions et qui nous sortait de la routine de Cayenne, mais à bien appréhender leur culture traditionnelle en vue de pouvoir mener les célébrations dominicales et, surtout, savoir sur quel sujet et sous quelle forme apporter une homélie qui puisse les toucher et rejoindre leur façon de penser Dieu, la vie, leur monde et donc leurs préoccupations. C’est là que, ayant abondamment entendu parler du Père Bertrais qui était alors présent en Guyane depuis 1979, de sa mission, de son action, de son insertion et de son exceptionnelle connaissance des Hmong et de la langue hmong, il m’a paru alors tout à fait logique et naturel d’aller très rapidement le rencontrer, et ceci dès ma première année sur le sol guyanais. Et c’est avec beaucoup de bienveillance et même de joie que le Père Bertrais m’a accueilli, me disant d’emblée que c’était bien la première fois qu’un Pasteur de la mission protestante en Guyane prenait contact avec lui ! Ce que, de mon point de vue, je trouvais quand même très étonnant. Il s’ensuivit tout ce que vous savez, notre forte amitié, nos rencontres régulières lorsque je venais à Javouhey et à Cacao où je profitais d’apprendre et de collecter tout ce que je pouvais au sujet des Hmong, et aussi de sa part, dans notre foyer, lorsqu’il passait à Cayenne. Il est même venu à la remise des premiers diplômes de l’Atelier Guyanais de Théologie, qui fut un évènement exceptionnel réunissant près de 600 personnes de toutes les églises de Guyane. Voilà donc les épisodes qui ont scellé nos cheminements communs dont je voudrais encore soulever tout ce qu’ils m’apportèrent comme bénéfices décisifs pour ma vie et mon ministère. C’est ainsi que je voudrais sincèrement témoigner du fait que c’est vraiment Yves Bertrais qui m’a permis de repenser la mission sous un autre angle, avec un regard beaucoup plus inculturé, c’est-à-dire non en plaquant superficiellement l’Évangile sur la culture, en colonisant en quelque sorte gravement la culture de l’Autre, mais tout différemment : en laissant naître l’Évangile en profondeur dans et à partir de la culture, respectant totalement le lieu et le mode de vie de l’Autre sans le coloniser en lui imposant ses normes occidentales. « Le porteur de l’Évangile à un peuple […] a le devoir de chercher à rejoindre ce peuple dans sa façon de vivre, de parler, de penser », avait ainsi écrit Yves Bertrais à ce propos. Et ça c’est capital. En suivant le geste de l’incarnation du Christ qui déclenche toute la bonne nouvelle de l’Évangile, penser l’humain d’abord, soit faire droit en premier à l’anthropologie avant de passer directement à la théologie et non le contraire comme le pratiquent encore aujourd’hui malheureusement tant de mouvements du christianisme fondamentaliste et pentecôtiste. Et c’est d’ailleurs cette perspective à la fois anthropologique et théologique menée par le Père (qui privilégiait visiblement la réflexion anthropologique) qui m’a amené, dans cette trace-là, après mes années d’enseignement en Guyane, à faire un doctorat en anthropologie. Cela, à côté de mes découvertes du côté créole qui ont fait l’objet de ce doctorat, je le dois en grande partie à ce que m’a inspiré le Père Bertrais. Il faut remarquer que ce qui m’a aussi stimulé d’être à l’écoute attentive du Père était notre importante différence d’âge. Imaginez qu’il avait une trentaine d’années de plus que moi lorsque nous nous sommes rencontrés en 1987 ! Né en 1921, il avait 66 ans et pour moi, né en 1950, c’était l’année de mes 37 ans ! (celle-là même où le Père était arrivé à Kiu Katiam, ses premiers contacts avec les Hmong). Aujourd’hui j’ai 73 ans et je me rends compte, avec tout ce recul, que c’est très étonnant finalement que cette différence d’âge ne nous ait pas empêché d’être des amis. À vrai dire (bien que je ne le lui aie jamais dit), il était un peu comme un père et moi son fils qui écoutait ce qu’il pouvait m’enseigner par sa sagesse maturée de tant d’expériences missionnaires et de connaissances ethnologiques accumulées depuis près de quarante années auprès du peuple hmong. Et comme j’avais encore peu d’expérience ministérielle, c’est précisément ce qu’il me fallait : j’ai vécu comme un privilège de pouvoir mener tant d’entretiens avec lui, des entretiens dont je laisse d’ailleurs de larges traces tirées de mes cahiers de notes ainsi collectées dans le livre que je lui ai consacré. En exposant tout ceci, je voudrais encore partager un verset biblique particulier que j’ai reçu comme une parole de Dieu qui m’était particulièrement adressée et qui me paraît si bien conjuguer ma rencontre avec le Père Bertrais, c’est-à-dire ce qu’il a pu m’apporter, m’enseigner et m’orienter dans mon cheminement personnel, missiologique et anthropologique ; celui du Psaume 32 verset 8 : « Je t’instruirai, Je te montrerai la voie que tu dois suivre, Je te conseillerai, J’aurai le regard sur toi ». La rencontre d’un Pasteur protestant avec un Prêtre catholique : vous êtes vous-même
    devenu un passionné du Père Yves Bertrais !
    Je pense qu’il faut scinder cette question en deux parties : celle du pourquoi et comment
    d’une telle rencontre entre un Père catholique et un Pasteur protestant, qui relève d’une interrogation, et celle de la question du ressenti passionnant que j’ai éprouvé pour le Père Bertrais, qui peut prendre un point d’exclamation.
    2.a. La rencontre d’un Pasteur protestant avec un Prêtre catholique ?
    Je prends la première partie qui soulève l’interrogation de notre rencontre. En effet, sur place,
    en Guyane, cette rencontre doublée de notre connivence mutuelle, très visible, a souvent suscité de l’étonnement autant chez les catholiques que chez les protestants, précisément parce que nous provenions de deux branches du christianisme que l’on a trop souvent mis en opposition à cause de l’histoire même. Comment un Prêtre catholique et un Pasteur protestant ont-ils pu être tellement proches jusqu’à devenir amis ? Je peux ajouter que c’était une question d’autant sensible en Guyane que – comme je l’ai déjà évoqué – il n’y avait pas eu jusque-là de contact pastoral et communiel entre les communautés catholiques et protestantes tant à Javouhey qu’à Cacao ; bien que je doive préciser que, socialement, les individus des deux bords chrétiens habitant ces mêmes villages se côtoyaient naturellement, se respectaient et s’appréciaient. La raison – dont nous avions parlé ouvertement avec Yves Bertrais – en était que la mission évangélique de la CMA (Christian and Missionary Alliance) qui missionnait les Hmong au Laos, de type fondamentaliste, n’était résolument pas œcuménique, considérant même – selon leurs perspectives – les catholiques comme devant être évangélisés ! Ce qui n’était pas le cas du côté catholique envers les protestants. C’est une sorte de méfiance qui non seulement pesait à Yves Bertrais comme il me l’avait confié, mais qui s’était rapportée en quelque sorte en Guyane, et ce d’autant plus que les Pasteurs missionnaires de Suisse qui m’avaient précédé, d’un courant évangélique assez similaire à la CMA et pourtant au courant de l’action et de l’importance du Père Bertrais pour la venue des Hmong en Guyane, n’avaient donc jamais pris contact avec les Prêtres missionnaires catholiques, que ce soit avec les Pères Charrier, Sion ou Bertrais. Ce qui explique la surprise d’Yves Bertrais lorsque je suis venu me présenter pour le rencontrer. En fait, il s’avérait que nous étions tous le deux très œcuméniques. Le Père Bertrais me disait consulter les livres et commentaires théologiques protestants pour enrichir ses propres ouvrages de pastorale et d’études bibliques destinés aux Hmong, et c’était aussi le cas pour moi dans mon enseignement à Cayenne où j’utilisais nombre de sources théologiques catholiques. De surcroît, j’étais un professeur de théologie engagé dans la même mission que les Pasteurs me précédant, mais qui ne faisait pas partie du même sérail protestant évangélique. De par mes études à la Faculté de théologie officielle de l’Université de Genève (bastion du protestantisme calviniste), j’étais plongé dans le bain du protestantisme réformé, c’est-à-dire celui des dites « Églises historiques » issues de la Réforme, tout à fait ouvertes à l’œcuménisme. Donc cela me paraissait normal de prendre contact avec le Père dont j’avais beaucoup entendu parler par les Hmong eux-mêmes comme étant non seulement à l’origine de la traduction de la Bible en hmong – et compte tenu que cette traduction avait paradoxalement, sous l’initiative et l’impulsion d’Yves Bertrais, abouti à un travail linguistique de portée œcuménique grâce aux contacts pris avec le Pasteur Lindwood Barney et le linguiste protestant William Smalley pourtant proches de la CMA3 –, mais aussi effectivement à l’origine, avec les Pères René Charrier et Jacques Brix, de l’arrivée des Hmong en Guyane; autant d’ailleurs des catholiques que des protestants et des animistes, une sélection de contingentement voulue et exigée par le Père Bertrais.
  2. 2.b. Vous êtes vous-même devenu un passionné du Père Yves Bertrais ! Quant à la deuxième partie de la question qui prend un point d’exclamation, à savoir si je suis devenu un passionné du Père Bertrais, je préciserais d’entrée que je ne suis pas tant devenu un passionné du Père lui-même, de sa personne (ce qui ne serait pas loin d’être de l’idolâtrie !), bien que j’aie toujours été admiratif et frappé par sa personnalité remarquable à tant d’égard, que passionné par la passion contagieuse du Père. Ce qui est une nuance très importante. Passion d’ailleurs que l’on peut prendre dans les deux sens que nous offre le terme : sa passion affective et intellectuelle réelle, intense et entière pour les Hmong – quoiqu’émotionnellement très maîtrisée et non pas irrationnelle, impulsive et irraisonnée comme peuvent l’être les grandes passions destructrices par exemple –, et ceci d’entrée pour les Hmong de Kiu Katiam qui l’avaient immédiatement adopté et que lui-même avait totalement adopté en retour en se sentant de suite à l’aise dans le vécu coutumier et leur mode de vie (comme je l’évoque avec ses propres mots dans le livre Yves Bertrais. La passion Hmong), mais aussi avec leur langue qu’il apprit assidument et pratiqua excellement avec le bénéfice que l’on sait : celui d’aboutir au tout premier Dictionnaire Hmong-Français. C’est une passion du reste qui l’amena, comme vous le savez, à monter et mener, en parallèle à la Collection Pastorale Hmong, toute cette immense Collection Patrimoine Culturel Hmong forte aujourd’hui d’une centaine d’ouvrages. Mais il y a aussi sa passion au sens de l’étymologie latine du mot, celui de passion, qui signifie « souffrance », un mot lui-même apparenté au grec pathos qui a un peu le même sens que souffrance, celui d’épreuve. Or, nous savons bien que c’est ce vocable « passion » qui a été historiquement utilisé pour désigner la période pré-pascale marquée par les souffrances du Christ. C’est pourquoi, quand j’écris La passion Hmong en parlant du Père Bertrais, je pense aussi à sa passion christique en quelque sorte, soit de celle qui peut accompagner les ministères de nombreux Prêtres et Pasteurs. Ce qui fut le cas du ministère du Père qui a été marqué par cette forme de passion sacerdotale et spirituelle. On ne peut en effet cacher que ses relations avec les Hmong n’ont pas toujours été si faciles qu’on veut bien l’imaginer. Pour le dire carrément, le Père m’a un jour confié qu’il a dû parfois – selon l’expression populaire qu’il avait littéralement utilisée – « avaler pas mal de couleuvres » avec les Hmong ; comme aussi « avaler pas mal de couleuvres » dans l’exercice de son ministère, soit des déceptions, des difficultés et des écueils démoralisants qui l’obligèrent à constamment repenser, réadapter, rebâtir ses orientations, bien souvent à cause de la situation et des évènements politiques dramatiques. Or, le fait qu’il ait pu toujours surmonter ces épreuves, ce combat de la foi, pour la foi, par la force de son caractère doublée de celle de sa passion mise au service du Christ et de sa confiance en Dieu (« con-fiance » et foi, tirés de l’ancien mot fiance – qui a d’ailleurs donné fiancés et fiançailles – sont liés), portée de surcroît par la prière et la liturgie quotidienne qu’il s’imposait chaque jour aux petites heures du matin, c’est cela qui m’a toujours subjugué. Je le redis : j’ai été passionnément marqué par cette double passion du Père, celle affective et intellectuelle pour les Hmong auxquels il consacrait toute sa vie, et celle sacerdotale et spirituelle suivie et vécue dans les traces souffrantes du Christ avec lequel il avait scellé sa vie.
  3. Racontez-nous l’écriture de votre livre Yves Bertrais. La passion Hmong…
    L’écriture du livre Yves Bertrais. La passion Hmong, dont il est nécessaire de rappeler aussi
    le sous-titre qui appuie d’avance une bonne part de ma réponse, à savoir Un des derniers missionnaires-anthropologues du XXe
    siècle, est venue pour le moins de quatre facteurs.
    Le premier est que, passionné – comme je viens de l’expliquer – par l’aventure, le travail et
    la posture missionnaire si ouverte du Père Bertrais, j’avais déjà écrit plusieurs contributions à
    son sujet, dont tout d’abord sa toute première biographie officielle destinée aux Archives de la
    Maison Générale des Missionnaires Oblats sise à Rome
    . C’est une biographie que j’avais petit
    à petit rédigée à partir de tout ce que le Père m’avait raconté à propos de sa vocation, de sa
    formation, de son sacerdoce et de son terrain missionnaire auprès des Hmong du Laos, et aussi
    à partir d’un tout petit CV minimaliste de 2 pages polycopiées que le Père m’avait confié mais
    qu’il ne gardait que pour lui-même.
    En réalité, j’avais rédigé cette première biographie « en
    douce », pour lui en faire la surprise. Je me rappelle la lui avoir présentée sous une forme
    manuscrite lors d’une visite dans son presbytère de Javouhey. Il en avait été non seulement très
    surpris et très touché, mais en avait approuvé le contenu en me proposant quelques corrections
    pour être au plus juste. Plus encore, il m’avait alors proposé de la dactylographier lui-même et
    de la mettre en forme sur son ordinateur (je n’en avais pas à l’époque) pour qu’elle puisse
    parvenir à la Maison mère des Oblats à Rome (dont il m’avait donné l’adresse). En fait, tout est parti de cette première biographie, non seulement pour le livre, mais pour le Père lui-même, car c’est elle qui a fait singulièrement connaître et « ressortir » (au sens d’attirer l’attention) en quelque sorte sa vie et son ministère singulier parmi ceux des milliers de missionnaires de la Congrégation. Et d’autant qu’elle ne venait pas de lui, mais d’un Pasteur protestant ! Il s’est passé qu’elle avait été lue et appréciée par le Supérieur Général des Oblats lui-même, le Père Zago, qui me le partagea très fraternellement dans un précieux courrier et qui, dans la foulée, écrivit même un très bel article sur le Père Bertrais tant il fut frappé par la méthode inédite « d’inculturation linguistique » qu’il employait dans l’exercice de sa mission auprès des Hmong (j’en parle dans le livre Yves Bertrais. La passion Hmong), et que, finalement, ce texte étant parvenu aux oreilles de Noël Leca, l’éditeur-rédacteur de la très belle revue missionnaire Oblat Pôle et tropiques – une revue qui a hélas disparu aujourd’hui –, il fit la une d’un numéro spécial de cette revue, superbement illustré de photos (que n’avait pas la première biographie). C’était un numéro de grande diffusion internationale qui avait été tiré, sauf erreur, à 6000 exemplaires, et il faut franchement dire que c’est ce qui fit vraiment connaître le Père Bertrais à l’international. Parce que du coup, ce texte circula aussi en traduction anglaise, notamment dans la revue de recherches missiologiques interuniversitaires Exchange11, ce qui multiplia son impact. C’est du reste à partir de cette large diffusion de l’évocation de sa vie et de son ministère que le Père Bertrais a été plus sollicité par des revues missionnaires – lui pourtant si disert – pour s’exprimer cette fois de sa plume sur sa vocation et son travail. Un bel exemple en est l’article qu’il a produit pour l’importante revue Omnis Terra . Mais ceci dit, pour ma part, et particulièrement pour honorer la mémoire du Père après son décès, j’ai encore eu l’occasion d’exposer et de synthétiser sa passion et son action comme de souligner les traits les plus saillants de sa personnalité, notamment dans la revue Histoire et Missions Chrétiennes – un article qui a d’ailleurs été repris en annexe dans le livre de René Charrier, En chemin avec le peuple Hmong. Et puis j’avais encore saisi la possibilité de parler d’Yves Bertrais lorsque je pus traiter de la question de la perception et du nom de Dieu chez les Hmong lors d’un colloque du Centre de Recherches et d’Échange sur la Diffusion et l’Inculturation du Christianisme (le CRÉDIC). Cette contribution qui fut éditée dans les Actes de ce colloque avait été travaillée sur la base de tout ce qu’il m’avait confié de lectures possibles et d’informations à ce sujet. J’avais donc déjà pas mal d’éléments écrits et collectés en sus directement auprès du Père, et donc de première main, mais je n’avais pas encore pu totalement exploiter tout ce matériau qui attendait son heure… Mais le deuxième facteur qui fut finalement décisif pour écrire ce livre, Yves Bertrais. La passion Hmong, son déclencheur en quelque sorte, se trouva être la demande des directeurs du monumental Dictionnaire d’Histoire et de Géographie Ecclésiastiques publié en plusieurs tomes par les Éditions belges Brepols, me sollicitant (sur la base des articles que j’avais rédigés et donc sur ma connaissance du Père) pour écrire deux très grosses contributions de plusieurs pages, non seulement sur le Père Bertrais, mais aussi sur le Père René Charrier. Comme il s’agissait d’un Dictionnaire prestigieux qui exigeait d’être très précis, cette double rédaction m’avait demandé un travail tellement assidu et énorme que m’est alors venue l’idée de le faire fructifier en le poussant encore plus loin sous la forme d’un livre illustré qui pourrait reprendre et amplifier largement, pour une première partie biographique, les contributions de ce fameux Dictionnaire et, pour une deuxième partie plus ethnographique, à l’aide de tout le matériau collecté encore non exploité, tout un travail supplémentaire touchant la donation des noms chez les Hmong (dont a bénéficié le Père), la question de Dieu dans les légendes et récits traditionnels Hmong, et encore le mariage coutumier chez les Hmong sur la base d’un Chant de mariage que m’avait un jour confié le Père – rappelant qu’il mena avec succès un diplôme d’ethnographie sur ce thème à l’Université Paris-Sorbonne, sous la direction et les félicitations d’un anthropologue très réputé : Georges Condominas. C’est hélas un travail qui ne fut jamais édité et qui n’existe qu’en nombre restreint d’exemplaires ronéotypés Un troisième facteur me poussant à publier ce livre était de faire connaître aux missiologues la posture missionnaire aussi inédite que résolument anthropologique préconisée et mise en œuvre par Yves Bertrais. Une posture d’abord inédite et innovante par les perspectives qu’offraient sa façon de concevoir l’inculturation de l’Évangile par le biais de la linguistique comme l’avait si bien mis en évidence la Père Zago dans l’article que je viens d’évoquer ; par exemple en réutilisant des mots et des expressions proprement hmong qu’il n’hésitait pas à puiser même dans les interventions chamaniques collectées au lieu d’en adapter à partir du français, dans les liturgies et les prières comme aussi pour transcrire le mot « Dieu » en visant à être au plus proche de la perception comme de la pensée hmong. Et puis une posture résolument anthropologique en tant que totalement ouverte à la compréhension et surtout à la prise en compte objective et positive des fonds et des pratiques religieuses traditionnelles (animistes et chamanistes) s’exerçant chez les Hmong. Je désirais vraiment que cela fut connu et mis en exergue certes pour les missiologues, mais aussi pour les anthropologues si souvent trop critiques envers les missionnaires, histoire de leur démontrer qu’il y avait aussi des figures missionnaires muées si utilement en anthropologues ; à preuve que les anthropologues eux-mêmes utilisaient à profusion les matériaux collectés, dont ceux du Père Bertrais comme je m’en suis aperçu au cours de mes nombreuses lectures ! C’est ce que j’ai d’ailleurs voulu souligner par le sous-titre même de ce livre : Un des derniers missionnaires-anthropologues du XXe siècle… Enfin, le quatrième facteur de mon exigence à éditer ce livre, c’est mon affection et, plus encore, mon amour pour le peuple Hmong – en l’occurrence principalement celui originaire du Laos et sa part réfugiée en France, c’est-à-dire vous-mêmes ! – dont je désirais vraiment qu’il puisse garder une trace écrite de son histoire liée à celle du Père Bertrais ; tellement j’avais été frappé de l’importance de la figure du Père lors de ses exceptionnelles obsèques suivies par près de 2000 Hmong et si marquées par la présence internationale de la diaspora Hmong. Rappelons nous ici l’émouvante cérémonie des couronnes apportées par des représentants de toutes les diasporas Hmong, tellement frappante. Bref, je me sentais presque un devoir de scripter tout cela une bonne fois pour toute en mettant enfin à profit tout ce qui « dormait » encore de mes collectes. Ce que m’avait d’ailleurs rappelé le Père Charrier m’écrivant, en substance, suite au décès d’Yves Bertrais, qu’il fallait vraiment faire connaître toute son histoire. Non seulement pour honorer la mémoire du Père, mais autant pour les anciennes que pour les futures générations hmong, tant par ce livre, je désirais et désire toujours ardemment que vous, mes chers Hmong, vous puissiez recueillir, emporter et marcher sur les traces exemplaires laissées par le Père Bertrais. Ce que disaient déjà vos anciens : « Une génération ne dure qu’une génération. De celui qui vit, on l’écoute et on met en pratique. De celui qui part, on recueille et emporte pour marcher sur ses traces ».

Témoignages recceuillis sur l’exposition du Père Yves Bertrais

Un très grand merci pour cette belle exposition qui nous a permis de nous approcher de la culture Hmong et de son histoire. J’ai été impressionnée par sa longue histoire 5000 ans et de son origine en Chine, puis de ses diverses migrations conséquences de persécutions, dans le Sud Est asiatique puis dans le monde et jusqu’à Orléans… Cela révèle les épreuves traversées tout au long de son histoire.

Je suis émerveillée par sa récente christianisation grâce aux Pères Bertrais et Charrier, Missionnaires OMI au Laos qui ont favorisé une inculturation dans le peuple Hmong et son essor aujourd’hui. Je me rends compte du défi pour que les jeunes générations puissent être pénétrés de leur culture

 Hmong tout en vivant  dans d’autres contextes culturels comme en France. Nous avons vécu un beau temps de prière animée pour les chants par un groupe de jeunes Hmong à la guitare avec 2 soeurs de l’Assomption; Cela nous a permis de rendre grâce ensemble de l’oeuvre de Dieu dans tous les coeurs et particulièrement chez nos frères et soeurs Hmong.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire… Merci pour ce temps fort partagé avec vous.

De tout coeur.

Coucou Pog, c’est Alan et Nyab.

On t’écris pour te remercier de nous avoir fais confiance et de nous avoir laisser témoigner pour le baptême d’Ashley.

C’est vrai que cela n’était pas facile pour nous de témoigner devant tout le monde mais grâce à ta bienveillance, nous sachons que nous avons encore beaucoup à apprendre venant de vous tous et qu’être parent chrétien est un rôle important pour Ashley. 

Cela nous a aidé à mieux connaître ce qu’est la foi et nous avons eu beaucoup de plaisir à défiler avec nos costumes traditionnels hmong. 

Nous avons beaucoup aimés l’exposition concernant le Père Bertrais et l’histoire des Hmongs. 

Cela nous a fais plaisir de voir que tout les hmongs de France de la communauté chrétiennes sont tous venu participer, que ce soit les aînées ou les jeunes.

Nous aimerions partager ce témoignage avec vous tous, nous sommes Teng et Tsai THO (Thoj Txawj Teem thiab Ntxhais) et nous résidons sur la commune de Belleville en Beaujolais dans le département du Rhône.

Après avoir travaillé en binôme dans le commerce alimentaire durant 15 ans, nous avons décidé de nous orienter dans la restauration mobile et nous sillonnons  aujourd’hui les routes du Beaujolais à bord de notre camion ambulant appelé Namtha en référence à notre village natal du Laos et aussi pour garder une trace de nos origines.

Teng est également en fonction de président de l’AECHCE (Association Echange-Cultures des Hmong Centre-Est) en région Rhône Alpes depuis novembre 2021 et nous œuvrons tous les deux au sein de l’association au service de la communauté Hmong et de l’Eglise avec le soutien d’une équipe dynamique que compose nos membres du bureau.

Nous sommes tous deux de la génération née au Laos qui a grandi en France.

Nous sommes arrivés en France entre 1977 et 1978 et nous avons été accueillis par les associations telles que la Croix Rouge et le Secours Catholique qui nous ont permis de nous adapter à la vie en France.

Originaire de la Saône et Loire tous les deux mais vivant à 50 kms l’un de l’autre, nos regards se sont croisés lors d’un banquet à Chalon sur Saône en 1991, nous ne nous sommes plus quittés depuis ce jour et nous avons décidé de nous unir civilement et religieusement peu de temps après notre rencontre.

Notre mariage catholique s’est déroulé le 7 août 1993 dans la commune de Chalon sur Saône dans le département de la Saône et Loire en L’église de Notre Dame par le Père Alain De Montjamont, aujourd’hui âgé de 97 ans.

Au début, le sacrement du mariage représentait pour nous la concrétisation d’une vie à deux, une relation de respect mutuel et de soutien reflétant l’amour du Christ pour l’Eglise et le témoignage de notre foi en Dieu.

Ce n’est qu’au fil du temps que la définition du mariage s’est révélée à nous dans le sens de notre vie à deux, de la naissance de nos enfants, de l’éducation que nous souhaitions leur inculquer, des obstacles qui se sont dressés sur notre chemin car nous avons aussi appris que la vie n’était pas teintée que de rose, qu’il fallait braver les dangers comme le Christ nous l’a prouvé par sa mort sur la Croix.

Durant ces trente et un an de mariage, nous avons puisé notre force dans notre foi, nous nous sommes rappelé notre promesse à Dieu à chaque instant de notre vie.

Nos parcours respectifs dans la foi de Dieu ont eu raison de nos choix et nous avons eu quatre magnifiques enfants éduqués dans la foi également jusqu’à la confirmation, ce qui nous a rendu très fiers d’eux.

Comme tous les couples, nous avons connu des péripéties, mais Dieu a toujours su mettre un indice sur notre chemin quand il n’y avait plus d’espoir, Il nous a nourri de sa parole qui nous a aidé à nous relever face à l’adversité.

Quand la maladie a frappé l’un des nôtre, c’est de nouveau vers Dieu que nos prières se sont tournées, c’est auprès de Lui que notre foi inébranlable s’est manifestée avec combativité.

A mille lieux de là, alors que nous étions dans l’obscurité c’est de Dieu que la lumière est venue naturellement à nous pour nous sauver, dans notre détresse.

Aujourd’hui le vrai sens du mariage se caractérise par les paroles que nous avons prononcé devant l’autel, des vœux échangés, de l’amour que nous portons à Dieu et de son amour inconditionnel pour nous par-dessus tout.

Les paroles prononcées devant Dieu nous ramène à cette force qui nous tire vers le haut, car pour le meilleur signifie probablement le bonheur d’une vie à deux, de l’harmonie constante d’un amour unique, d’une vie de famille équilibrée.

Tandis que pour le pire pourrait indiquer que sans notre foi, les difficultés qui se présentent à nous pourraient être destructrices dans le cours de notre vie.

Alors que vous vivons dans une société ou prime l’individualisme, la compétition, la foi nous a permis de revenir à notre vraie intention religieuse.

Nous aimerions à nous souvenir et garder de notre union au sein de la communauté catholique, la force et le courage et l’amour de notre Seigneur Jésus Christ qui nous ont lié à jamais à Dieu par le sacrement du mariage.

Pour finir en apothéose avec le verset de la Bible 1 Corinthiens 13 :4-7

« L’amour est patient, il est plein de bonté, il ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité, il pardonne tout, il croit tout, il espère tout et il supporte tout »

Vous remerciant à tous et à toutes.

30ème dimanche du Temps Ordinaire (semaine II du Psautier) — Année B

Voici les lectures de ce dimanche 27 Octobre 2024 proposées par le site AELF.ORG

Première lecture

« L’aveugle et le boiteux, je les fais revenir » (Jr 31, 7-9)

Lecture du livre du prophète Jérémie

    Ainsi parle le Seigneur :
Poussez des cris de joie pour Jacob,
acclamez la première des nations !
Faites résonner vos louanges et criez tous :
« Seigneur, sauve ton peuple,
le reste d’Israël ! »
    Voici que je les fais revenir du pays du nord,
que je les rassemble des confins de la terre ;
parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux,
la femme enceinte et la jeune accouchée :
c’est une grande assemblée qui revient.
    Ils avancent dans les pleurs et les supplications,
je les mène, je les conduis vers les cours d’eau
par un droit chemin où ils ne trébucheront pas.
Car je suis un père pour Israël,
Éphraïm est mon fils aîné.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)

R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
 (Ps 125, 3)

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

Deuxième lecture

« Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité » (He 5, 1-6)

Lecture de la lettre aux Hébreux

Tout grand prêtre est pris parmi les hommes ;
il est établi pour intervenir en faveur des hommes
dans leurs relations avec Dieu ;
il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés.
    Il est capable de compréhension
envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement,
car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ;
    et, à cause de cette faiblesse,
il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés
comme pour ceux du peuple.
    On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même,
on est appelé par Dieu, comme Aaron.

    Il en est bien ainsi pour le Christ :
il ne s’est pas donné à lui-même
la gloire de devenir grand prêtre ;
il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit :
Tu es mon Fils,
moi, aujourd’hui, je t’ai engendré,

    car il lui dit aussi dans un autre psaume :
Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek
pour l’éternité.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Rabbouni, que je retrouve la vue » (Mc 10, 46b-52)

Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort,
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    tandis que Jésus sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait,
était assis au bord du chemin.
    Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth,
il se mit à crier :
« Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
    Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire,
mais il criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
    Jésus s’arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ;
il t’appelle. »
    L’aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus.
    Prenant la parole, Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
    Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait Jésus sur le chemin.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

La collégiale de St Aignan pour notre exposition

Le choix du lieu d’exposition était un choix de conviction pour participer à la vie du diocèse d’Orléans. Le père Evêque Jacques Blaquart avait demandé que la collégiale Saint Aignan ouvre ses portes pour accueillir des temps d’exposition.

En juin 2024, il y a eu l’exposition sur le pagne africain avec les communautés africaines et avec l’aumônerie hmong, nous venons de clôturer l’exposition sur la vie du père Bertrais et les Hmong dans la foi en septembre 2024.

On vous emmène découvrir la vie passionnante du père Yves Bertrais/ txiv plig Nyiaj Pov à travers sa mission d’évangélisation du Laos jusqu’en France. Des témoins qui ont vu et entendu nous invitent aujourd’hui à rencontrer ces premiers baptisés Hmong  du village de la montagne des gaures au Laos

Il n’est point judicieux de prétendre avoir vu faire les choses alors que l’on n’en a seulement entendu parler.

Il n’est point confortable de prétendre savoir faire les choses alors que l’on n’a seulement vu faire.

Voici tout un chemin d’humilité à prendre pour apprendre à Voir pour mieux Entendre et mieux faire les choses dans notre vie.

Vous êtes venus aujourd’hui pour entendre et voir, maintenant il vous reste à faire, selon votre rythme, votre goût et votre talent. Quand vous aurez eu à faire, alors l’envie de faire entendre et voir aux autres votre « témoignage de foi » vous fera parler.

J’ai trouvé cette messe magnifique, très différente des quelques rares messes hmong auxquelles j’ai assisté. Il y avait beaucoup de fidèles, public varié. La messe était bien rythmée avec des chants hmong faciles à chanter en français, notamment les chants de la PU, l’Agneau de Dieu ( la Paix) avec les gestes par les jeunes, l’action de grâce.

A la fin de la messe, la dame devant moi m’a trouvée formidable parce que j’arrivais à chanter en même temps en français les chants hmong. Vraiment Bravo !   

Esther Ahoyo, paroissienne Don Bosco.

Témoignages des jeunes sur les sacrements pour l’exposition du Père Yves Bertrais

Je suis Paj Nag YANG, je suis née il y a 23 ans et j’ai grandi ici à Orléans. Mes parents ont décidé de me faire baptiser bébé et j’ai suivi le catéchisme jusqu’à ma confirmation. Tout comme mes deux grands frères aussi.

Tout restait encore flou pour moi dans mon cheminement dans la foi ; je me posais souvent des questions à savoir si Jésus et la Vierge Marie étaient vraiment là, à mes côtés.

Un jour, j’ai fait un rêve ; j’ai vu un monde devenir un désastre puis c’est là que la Vierge Marie d’une lumière éblouissante me disait : « Venez mon enfant, je vous protègerai. » Ces paroles m’ont beaucoup réconfortée. Depuis ce jour, j’ai entendu et je cherche à comprendre ce qui travaille mon coeur. J’ai eu envie de concrétiser ce qui nourrit ma foi en formant un petit groupe de choral avec quelques jeunes Hmong de mon entourage.

Par le biais du chant religieux, je cherche à grandir dans ma foi. Par les chants en hmong, cela m’aide à mieux comprendre ma langue maternelle et à la perfectionner. Je choisis ce chemin de foi comme pour répondre à ce que j’ai vu et entendu dans mon rêve.

La jeune génération de maintenant ne donne plus trop d’efforts sur nos traditions, nos cultures et même la langue, donc si on ne fait rien pour les plus jeunes, il y aura encore plus de personnes Hmong ignorant leurs propres racines et origines. Il me semble très important pour nous de pouvoir communiquer et transmettre à nos générations futures tous ces savoirs afin de ne pas perdre nos origines et de savoir qui on est et d’où l’on vient.

Avec le temps, la transmission seule par l’oral peut tomber dans l’oubli, donc pour mieux comprendre il faudrait aussi pouvoir mettre par écrit en français et en Hmong.

Nous sommes profondément reconnaissants envers les Pères Bertrais et Charrier qui nous ont donné le moyen de communiquer autant à l’écrit qu’à l’oral cette magnifique langue qu’est le Hmong. En effet, aujourd’hui, les aînés ne communiquent qu’avec cette langue et sans trace écrite ni traduction, nous, les enfants, serions incapables de comprendre sa signification.

Je m’appelle Cua Tshiab Catherine VANG, je suis une jeune femme Hmong née aux États-Unis et ayant grandi en France depuis l’âge de sept ans. Mon parcours est marqué par une double identité culturelle et spirituelle qui a façonné ma vision du monde et de moi-même.

Mon appartenance à la communauté Hmong est quelque chose de complexe. Bien que je sois fière de mes origines, je ne me suis jamais sentie particulièrement proche de la culture hmong. Ayant quitté les États-Unis à un jeune âge, mes souvenirs de la vie dans la communauté Hmong sont flous. En France, bien que ma famille ait maintenu certaines traditions, mon quotidien était largement influencé par la culture française.

Vivre en France m’a offert une perspective unique. J’ai grandi en naviguant entre deux mondes : celui de ma famille, riche en traditions et en histoire hmong, et celui de mes amis et de l’école, imprégné de valeurs et de coutumes françaises. Cette dualité a souvent créé un sentiment d’écart, comme si j’étais constamment en équilibre entre deux identités sans jamais pouvoir m’ancrer pleinement dans l’une ou l’autre.

Mon parcours chrétien ajoute une autre dimension à cette complexité. Je suis baptisée, mais je ne suis pas pratiquante. J’ai fait le choix d’être baptisée à l’âge de 15 ans, j’ai donc fait le choix de travailler ma foi chrétienne, mais je n’ai pas réussi à la développer au fil des années. Mon engagement chrétien se manifeste davantage dans des valeurs et des principes moraux que dans une pratique religieuse régulière. La spiritualité, quant à elle, garde une place très importante dans ma vie.

Aujourd’hui, je continue de naviguer entre ces différentes facettes de mon identité. Je me rends compte que mon appartenance à la communauté Hmong ne se mesure pas uniquement par ma proximité culturelle ou linguistique, mais aussi par l’héritage et les valeurs transmis par ma famille. De même, mon parcours chrétien, bien que non conventionnel, m’accompagne et me guide à ma manière.

Au-delà de mes origines et de ma foi, je suis profondément ouverte à la diversité du monde. Je crois fermement en l’importance de la tolérance et du respect envers toutes les cultures et religions. Mon vécu m’a appris que chaque personne a une histoire unique, et c’est en étant ouverts et tolérants que nous pouvons véritablement comprendre et apprécier cette richesse.

En fin de compte, je suis une jeune Hmong, Française d’adoption, et chrétienne par tradition et par choix moral. Mon parcours est unique, fait de croisements et de rencontres entre différentes cultures et croyances. Et c’est cette diversité qui enrichit ma vie et forge mon identité.

Je souhaite, à travers mon témoignage, démontrer que les origines et les croyances des autres peuvent différer des nôtres sans pour autant qu’elles cherchent à nous influencer. Il est essentiel de respecter les choix de chacun et de les accueillir avec bienveillance.

Je suis Quentin CHA, né dans une famille hmong catholique. J’ai quinze ans et je suis l’aîné de trois enfants.

Malgré mon jeune âge, j’ai la responsabilité de mon frère de deux ans de moins, atteint d’une maladie génétique rare, et de ma petite sœur de six ans.

J’ai été baptisé dès l’enfance et c’est peu à peu au fil des années que ma foi s’est réellement construite.

Un rêve marquant, à l’âge de trois ans, où je voyais Jésus crucifié, a éveillé en moi des questions profondes sur le sens de la souffrance et de la mort.

Mes expériences à l’aumônerie où j’ai fait ma profession de foi et ma confirmation avec Monseigneur Blaquard. Les pèlerinages à Vézelay, au Mont St Michel et à Taizé.

Ces moments forts de partage et de fraternité m’ont marqué et m’ont donné les bases de ma foi.

Concernant mon identité, j’ai grandi dans un environnement multiculturel, enfant, je parlais un peu hmong, mais j’ai vite oublié. Aujourd’hui, je comprends quelques mots et phrases, mais je ne parle pas couramment.

Récemment j’ai découvert la bande dessinée « Hmong” de Vicky Lyfoung. J’ai vraiment pris conscience de l’histoire de mon peuple et de tout ce que mes ancêtres ont traversé. Grâce à ce récit, je me sens plus connecté à mes racines et fier de mon héritage hmong.

Je souhaite continuer à explorer mes racines hmong et à approfondir ma foi catholique. Je crois que ces deux aspects de ma vie sont complémentaires et m’enrichissent.

Je suis convaincu que l’avenir est prometteur et que je peux contribuer à un monde meilleur, en étant fidèle à mes origines et à mes valeurs.