
Planning de messe pour la communauté de Carpentras 2025

Un souvenir lointain de cet homme, petit par la taille, mais un géant par sa résilience, sa foi en Dieu et son devoir de service envers les pauvres et les opprimés dans leurs croyances.
Aujourd’hui, il est parti pour toujours, et un souvenir me revient : lors d’une réunion familiale qui a eu lieu en 1975 dans le camp de réfugiés de Pua, en Thaïlande. Il était alors séminariste, rentré d’Italie où il étudiait la théologie. Il était venu rendre visite à sa famille dans le camp de réfugiés avant de rentrer au Laos pour être ordonné prêtre.
La famille lui disait de ne pas retourner au pays, car toute sa famille était partie en exil. Il pouvait toujours être ordonné prêtre et exercer son ministère auprès des siens et de la communauté en Occident.
Il a répondu : « Vous n’avez pas besoin de moi. Ceux qui sont restés au pays eux sont dans le besoin d’accompagnement dans la foi. Je dois rentrer au pays pour accomplir les tâches qui me restent à faire. »
Lors de sa venue en France en 1991, je l’avais accueilli à Orléans. Pendant nos échanges, je lui ai posé la question : « Tonton, quel est ton sentiment et ton ressenti concernant la période où tu étais emprisonné dans les camps de rééducation par le travail forcé ? » Il m’a répondu : « C’est une période de formation à l’université sur le sens de la vie religieuse. »
Je l’ai revu pour la dernière fois le 24 décembre 2024 sur son lit d’hôpital à Vientiane, lui disant aurevoir en tenant sa main droite pour la dernière fois.
Toute sa vie, il a souffert, a été emprisonné, et a rencontré de nombreux problèmes de santé. Mais il restera à jamais un témoin inlassable de la foi.
Guy THOR ( Tsav Yis THOJ)
Père Evêque émérite Txwj Choo Tito Banchong,
Tu as choisi de prendre le chemin de la vocation
Pendant que les tiens s’en allaient de la maison.
L’exil de ton peuple Hmong vers une vie meilleure
Pendant que tu sauvais les pauvres de la douleur.
Tu as cherché le Seigneur durant toute ta vie
Sans jamais montrer les larmes de ton coeur uni.
Durant ce demi-siècle d’exil, tu auras été le premier
Et seul Evêque, berger lointain de ton peuple opprimé.
Ta fidélité selon la volonté de Dieu a été plus fort
Pour mettre à genoux même l’envoyé de la mort.
Par ta grâce reçue, tu as permis que « le Notre Père »
en hmong soit exposé au monde sur cette Terre.
Que le Seigneur t’accueille dans son Royaume où
Enfin tu resplendiras de sa Lumière sur Nous.
AMEN
Aumônerie des Hmong de France
Décédé à Vientiane le 26 Janvier 2025 à 4 h (heure locale), il est né le 15 Octobre 1947.
Mgr Tito Banchong Thopanhong
(1948-2025)
Tito Banchong né en 1948 dans les montagnes du Nord-Laos, dont l’évangélisation était confiée aux Oblats. Sa vie et son travail apostolique ont été étroitement liées à notre congrégation.
À 20 ans, jeune chrétien intelligent et fortement ancré dans la vie des communautés néophytes Hmong, il accepte le défi de devenir prêtre diocésain, pour le service de l’Église du Laos. Mgr Alessandro Staccioli o.m.i., deuxième Vicaire apostolique de Luang Prabang après la mort prématurée de Mgr Leonello Berti o.m.i. (1968), demanda à la Province oblate d’Italie de l’accueillir et d’accompagner son cheminement vocationnel.
L’année 1975 marque un tournant capital. Au début de l’année, Tito Banchong étudie la théologie au scolasticat de Vermicino-Frascati. À 10 000 km de là, au long des mois de cette année-là un gouvernement communiste athée s’installe dans les provinces du Nord du Laos, comprenant tout le territoire du Vicariat apostolique. Toute présence religieuse est interdite. Mgr Alessandro Staccioli est expulsé en septembre, sans espoir de retour : il donne sa démission le 29 novembre 1975.
Le jeune Tito, en plein accord avec son évêque et avec Sante Bisignano o.m.i., son supérieur de séminaire, rentre discrètement au pays. Il est ordonné prêtre en cachette cette même année (à une date inconnue) en vue d’assurer une présence sacerdotale dans le vicariat orphelin. Mais en novembre il est expulsé à son tour de cette région athée, dont il est pourtant natif.
Finalement, après l’installation du régime communiste dans tout le Laos (2 décembre 1975), il est catalogué comme élément contre-révolutionnaire et fera huit années de ‘sammana’ (camp de rééducation par le travail forcé). Cette rééducation et les ennuis de santé qui s’en suivirent ont profondément marqué sa vie et son caractère. Mais il est à tout jamais un témoin intrépide de la foi, un martyr vivant.
Près de vingt-cinq ans après le départ de l’évêque, le régime autorise la nomination d’un nouveau responsable pour les chrétiens de Luang Prabang. Mais comme Tito Banchong reste interdit de séjour dans la région nord, le Saint Siège le nomme simple « administrateur apostolique » (25 février 1999). Comme lot de consolation pour la communauté chrétienne, il est toutefois autorisé à porter le titre honorifique de « Monseigneur » et à présider les offices avec la mitre et la crosse… Il participe aux visites ad limina de 2007 et 2017. Environ 10 ans après sa nomination, Mgr Tito Banchong entre enfin dans la ville épiscopale de Luang Prabang, mais sans évêché ni cathédrale. Pour le régime, il est gérant d’une guest-house. Jésus-Christ, Roi de l’Univers, reste officiellement proscrit !
Les dernières années de sa vie sont pour Mgr Tito Banchong un long calvaire ; les séjours à l’hôpital se prolongent et se multiplient. Son activité doit rester limitée et encadrée. Le 30 novembre 2019 – il n’a pas encore 72 ans – sa démission est acceptée.
Mais comme le Serviteur Souffrant, cet homme d’une grande humilité est devenu la figure de proue de l’Église pour tout le peuple Hmong, au Laos, en Asie (Chine, Thaïlande, Viêt Nam…), en Europe (France, Italie…), en Amérique du Nord (États-Unis, Canada…), et en Amérique Latine (Guyane française…). Malgré ses handicaps, il est le référent pour la traduction des textes bibliques, liturgiques et pastoraux en langue Hmong, digne continuateur de l’œuvre entreprise jadis par le Père Yves Bertrais o.m.i.
Et voici que ce 25 janvier 2025, une lumière venue du ciel a enveloppé Tito Banchong – comme naguère Saul de Tarse – de sa douce clarté, et il a entendu une voix lui dire : « Je suis Jésus ! » Je suis ce Jésus dont tu es le témoin parmi ceux que j’aime !
P. Roland Jacques, o.m.i.
En 2024, cela fait 70 ans que les Hmong ont été évangélisés.
Le père Antoine Chi Yang ainsi que la communauté Hmong de Castres
organisent une messe d’action de grâce ce samedi 28 décembre à 14h
en l’église du Sacré-Coeur de Longuegineste.
10, place d’Occitanie
81710 Saïx.
Vous êtes tous invités et les bienvenus à venir participer à cette messe.
En union de prière.
Merci.
A tous,
Que le Seigneur ne nous oublie pas dans sa grande miséricorde
car il est Bon et Humble.
Qu’Il nous insuffle son souffle de vie pour toujours chercher
notre foi dans notre pèlerinage sur terre.
Enfin qu’Il daigne nous accorder de vivre une nouvelle année
riche de rencontres et de partages avec nos proches, nos communautés
ainsi que tous celles et ceux qui croiseront notre chemin.
L’aumônerie Hmong de France vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année
sous le regard tout puissant d’amour du Seigneur.
AMEN
Une dernière messe à Tigy (45) et un repas partagé avec l’ensemble de la communauté Hmong d’Orléans et l’Aumônerie Hmong de France.
Merci à toi de nous avoir accompagné toutes ces années !!!!
Être Hmong, c’est bien plus qu’une simple origine. C’est une histoire, une communauté, une culture riche et une langue unique qui traverse les générations. Mais dans un monde en constante évolution, comment les jeunes Hmong trouvent-ils leur place au sein de cette identité complexe ? Cette exposition explore les défis et les opportunités auxquels sont confrontés les jeunes Hmong d’aujourd’hui, tout en mettant en lumière l’importance de préserver et de transmettre leur héritage culturel
Être Hmong, c’est s’inscrire dans une lignée millénaire, célébrer une culture sans frontières et perpétuer un héritage précieux.
Plongeant dans les montagnes du Sud de la Chine, l’histoire des Hmong traverse les âges, tissant un récit de résilience et d’adaptation.
Loin de se définir par un territoire, l’identité Hmong se forge à travers la diaspora (dispersion d’une communauté), unie par une culture vibrante qui transcende les frontières nationales.
Traditions ancestrales, artisanat raffiné et polyphonies envoûtantes composent un patrimoine riche et précieux, préservé avec passion par les générations Hmong.
Nés de parents Hmong, les individus héritent d’un nom de famille paternel et d’une langue unique, piliers de leur identité et vecteurs de leur culture.
La langue Hmong, vecteur de l’âme du peuple, reflète sa cosmovision (conception du monde) et ses valeurs profondes, tandis que le nom de famille paternel tisse le lien entre les générations, assurant la continuité de l’héritage.
L’identité et la culture Hmong sont profondément ancrées dans le quotidien de la communauté, se manifestant de diverses manières, toutes aussi importantes les unes que les autres. Parmi ces expressions, on retrouve :
Les Hmong ont connu une migration importante vers la France au cours des dernières décennies. Cette migration a eu un impact profond sur leur identité, en particulier pour les nouvelles générations.
Comparées aux générations précédentes, les jeunes Hmong sont plus francisés et davantage adaptés à la culture française. La plupart d’entre eux ont des difficultés à comprendre, parler, lire et écrire le hmong. Cela s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’éloignement du pays d’origine des parents et l’immersion dans la culture française dès leur plus jeune âge.
Cette francisation croissante pose des défis aux jeunes Hmong dans la construction de leur identité. Tiraillés entre deux cultures, ils doivent trouver un équilibre entre leurs racines hmong et leur intégration à la société française.
La francisation de la nouvelle génération a également entraîné une méconnaissance de figures importantes de l’histoire hmong, comme le Père Yves Bertrais, qui a joué un rôle crucial dans la création de l’écriture hmong.
Un sondage récent révèle que 92% des Hmong interrogés considèrent la préservation de leur identité comme une question d’une importance capitale. Cette prise de conscience est particulièrement forte chez les moyennes générations, qui reconnaissent la nécessité de perpétuer et de transmettre la langue et la culture hmong aux générations futures.
Avant l’invention de l’écriture hmong par le Père Yves Bertrais dans les années 1950, la transmission des savoirs et de la culture se faisait uniquement par tradition orale et par broderie. L’écriture hmong a permis de fixer la langue et de faciliter son apprentissage, contribuant ainsi à la préservation de l’identité hmong.
Aujourd’hui, la francisation croissante des jeunes Hmong menace leur maîtrise de la langue et leur connaissance de la culture hmong. Il est donc crucial de mettre en place des initiatives pour les encourager à apprendre la langue hmong et à s’approprier leur héritage culturel.
Un sondage réalisé auprès de la communauté hmong en France révèle que 87,3 % des répondants se sentent intégrés à la société française. Ils ont l’impression de pouvoir participer pleinement à la vie de leur pays et de s’épanouir dans leur vie personnelle et professionnelle.
Malgré leur intégration à la société française, les Hmong attachent une grande importance à la préservation de leur culture et de leurs traditions. 78,2 % des répondants au sondage ont exprimé le souhait de voir davantage d’initiatives pour transmettre la culture hmong aux nouvelles générations.
Le sondage a également recueilli des suggestions pour la transmission de la culture hmong. Parmi les propositions les plus fréquentes, on trouve :
Les jeunes générations ont de plus en plus de difficultés à comprendre et à utiliser la langue et l’écriture Hmong. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment à la francisation croissante des jeunes Hmong et à l’absence d’outils pédagogiques adaptés.
Pour relever ce défi, il est important de tirer parti des nouvelles technologies, qui sont très populaires auprès des jeunes générations. Les réseaux sociaux, les vidéos courtes sur TikTok et les Réels peuvent être des outils puissants pour faire découvrir l’écriture hmong et son histoire de manière ludique et interactive. Des jeux éducatifs et des défis en ligne peuvent susciter leur intérêt et les inciter à en savoir plus sur l’écriture hmong.
Le recours à des influenceurs hmong populaires sur les réseaux sociaux peut également être un moyen efficace de toucher un large public de jeunes. Ces influenceurs peuvent partager leur passion pour l’écriture hmong et encourager leurs followers à en apprendre davantage.
Il est également important de mettre en avant des jeunes Hmong qui utilisent l’écriture hmong dans leur vie quotidienne. Cela permettra aux autres jeunes de s’identifier et de voir que l’écriture hmong est une langue vivante et pertinente.
Le sondage réalisé auprès de la communauté hmong en France révèle une diversité de croyances religieuses. Si la majorité des répondants (81,8%) se disent croyants, les confessions représentées sont variées. Le christianisme est la religion la plus répandue (63,6%).
La vaste majorité des répondants (76,4%) ont mentionné avoir déjà parlé de la foi et des traditions hmong à leurs enfants ou d’autres jeunes.
De nombreux jeunes Hmong expriment un sentiment de perte de repères en matière de religion. Ils observent un déclin de la pratique religieuse traditionnelle, notamment la baisse de la fréquentation des églises et la diminution de l’importance accordée aux rites et aux cérémonies. Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs, tels que l’éloignement des lieux de culte, le manque d’intérêt pour les pratiques religieuses traditionnelles et l’influence de la société sécularisée française.
Le mode de vie moderne, marqué par un rythme soutenu et des contraintes professionnelles et personnelles, laisse peu de place à la pratique religieuse pour les jeunes Hmong. Ils ont souvent du mal à concilier leurs obligations avec le temps nécessaire à la prière, à la participation aux services religieux et à l’engagement dans la communauté religieuse.
Malgré ces tendances, les jeunes Hmong ne sont pas nécessairement indifférents à la spiritualité. Ils expriment souvent une recherche de sens et une quête d’authenticité dans leur vie religieuse. Ils sont à la recherche de formes de spiritualité plus personnelles et adaptées à leur réalité de vie en France.
Face à ces changements, il est important de favoriser le dialogue intergénérationnel au sein de la communauté hmong. Les anciennes générations ont un rôle crucial à jouer dans la transmission des valeurs religieuses et culturelles aux jeunes. Il est également important de proposer des formes de pratique religieuse plus accessibles et adaptées aux besoins des jeunes Hmong.
Si la spiritualité et la religion jouent un rôle important dans la vie de nombreuses personnes, il est crucial de les distinguer des traditions culturelles. Cette distinction est particulièrement importante pour les Hmong, dont l’histoire et l’identité sont étroitement liées à leurs coutumes ancestrales.
L’arrivée des missionnaires chrétiens au sein des communautés hmong a marqué un tournant dans leur histoire religieuse. Si de nombreux Hmong se sont convertis au christianisme, ils n’ont pas pour autant abandonné leurs traditions et coutumes ancestrales. Ces traditions, profondément enracinées dans leur culture, continuent de rythmer leur vie quotidienne et de forger leur identité collective.
La coexistence de la religion chrétienne et des traditions hmong peut parfois engendrer des incompréhensions, tant au sein de la communauté hmong qu’à l’extérieur. Il est important de dissocier ces deux aspects pour éviter les amalgames et les jugements hâtifs.
La religion est un choix personnel et individuel. Il est important de respecter les croyances religieuses de chacun, quelles qu’elles soient. La conversion au christianisme ne signifie pas pour autant le rejet des traditions hmong. De nombreux Hmong chrétiens intègrent leur foi dans leurs pratiques culturelles, créant ainsi un riche métissage spirituel.
Les traditions hmong constituent des piliers essentiels de leur identité culturelle. Elles transmettent des valeurs, des savoirs et des pratiques ancestrales qui façonnent le mode de vie et la vision du monde des Hmong. Préserver ces traditions est crucial pour la survie de la culture hmong et le maintien de son caractère unique.
Dissocier la religion des traditions hmong est une nécessité pour mieux comprendre cette communauté et son identité riche et complexe. La coexistence de ces deux aspects ne doit pas être source de confusion mais plutôt d’enrichissement mutuel. En respectant les choix religieux de chacun tout en valorisant les traditions hmong, on contribue à la préservation d’un patrimoine culturel précieux et à la promotion du dialogue interculturel.
L’influence du numérique sur la pratique religieuse des jeunes est complexe et multidimensionnelle. Elle présente des défis et des opportunités pour l’exploration spirituelle et la construction de communautés religieuses virtuelles. En favorisant l’accès à l’information, en respectant le libre choix et en proposant des outils discrets d’apprentissage, on peut accompagner les jeunes dans leur quête de sens et de spiritualité à l’ère du numérique.
Près des deux tiers des personnes interrogées (61,8%) ont déclaré être prêtes à s’impliquer en tant que bénévoles ou à témoigner lors d’événements religieux, culturels ou autres.
Enseigner la langue hmong aux enfants, organiser des ateliers culturels, célébrer les festivals traditionnels, partager les savoir-faire artisanaux.
Créer des sites web, des applications et des vidéos pour promouvoir la culture hmong, utiliser les réseaux sociaux.
Adapter certaines traditions aux réalités du monde moderne, promouvoir des valeurs compatibles avec les droits de l’homme.