Une dernière messe à Tigy (45) et un repas partagé avec l’ensemble de la communauté Hmong d’Orléans et l’Aumônerie Hmong de France.
Merci à toi de nous avoir accompagné toutes ces années !!!!








Une dernière messe à Tigy (45) et un repas partagé avec l’ensemble de la communauté Hmong d’Orléans et l’Aumônerie Hmong de France.
Merci à toi de nous avoir accompagné toutes ces années !!!!
Être Hmong, c’est bien plus qu’une simple origine. C’est une histoire, une communauté, une culture riche et une langue unique qui traverse les générations. Mais dans un monde en constante évolution, comment les jeunes Hmong trouvent-ils leur place au sein de cette identité complexe ? Cette exposition explore les défis et les opportunités auxquels sont confrontés les jeunes Hmong d’aujourd’hui, tout en mettant en lumière l’importance de préserver et de transmettre leur héritage culturel
Être Hmong, c’est s’inscrire dans une lignée millénaire, célébrer une culture sans frontières et perpétuer un héritage précieux.
Plongeant dans les montagnes du Sud de la Chine, l’histoire des Hmong traverse les âges, tissant un récit de résilience et d’adaptation.
Loin de se définir par un territoire, l’identité Hmong se forge à travers la diaspora (dispersion d’une communauté), unie par une culture vibrante qui transcende les frontières nationales.
Traditions ancestrales, artisanat raffiné et polyphonies envoûtantes composent un patrimoine riche et précieux, préservé avec passion par les générations Hmong.
Nés de parents Hmong, les individus héritent d’un nom de famille paternel et d’une langue unique, piliers de leur identité et vecteurs de leur culture.
La langue Hmong, vecteur de l’âme du peuple, reflète sa cosmovision (conception du monde) et ses valeurs profondes, tandis que le nom de famille paternel tisse le lien entre les générations, assurant la continuité de l’héritage.
L’identité et la culture Hmong sont profondément ancrées dans le quotidien de la communauté, se manifestant de diverses manières, toutes aussi importantes les unes que les autres. Parmi ces expressions, on retrouve :
Les Hmong ont connu une migration importante vers la France au cours des dernières décennies. Cette migration a eu un impact profond sur leur identité, en particulier pour les nouvelles générations.
Comparées aux générations précédentes, les jeunes Hmong sont plus francisés et davantage adaptés à la culture française. La plupart d’entre eux ont des difficultés à comprendre, parler, lire et écrire le hmong. Cela s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’éloignement du pays d’origine des parents et l’immersion dans la culture française dès leur plus jeune âge.
Cette francisation croissante pose des défis aux jeunes Hmong dans la construction de leur identité. Tiraillés entre deux cultures, ils doivent trouver un équilibre entre leurs racines hmong et leur intégration à la société française.
La francisation de la nouvelle génération a également entraîné une méconnaissance de figures importantes de l’histoire hmong, comme le Père Yves Bertrais, qui a joué un rôle crucial dans la création de l’écriture hmong.
Un sondage récent révèle que 92% des Hmong interrogés considèrent la préservation de leur identité comme une question d’une importance capitale. Cette prise de conscience est particulièrement forte chez les moyennes générations, qui reconnaissent la nécessité de perpétuer et de transmettre la langue et la culture hmong aux générations futures.
Avant l’invention de l’écriture hmong par le Père Yves Bertrais dans les années 1950, la transmission des savoirs et de la culture se faisait uniquement par tradition orale et par broderie. L’écriture hmong a permis de fixer la langue et de faciliter son apprentissage, contribuant ainsi à la préservation de l’identité hmong.
Aujourd’hui, la francisation croissante des jeunes Hmong menace leur maîtrise de la langue et leur connaissance de la culture hmong. Il est donc crucial de mettre en place des initiatives pour les encourager à apprendre la langue hmong et à s’approprier leur héritage culturel.
Un sondage réalisé auprès de la communauté hmong en France révèle que 87,3 % des répondants se sentent intégrés à la société française. Ils ont l’impression de pouvoir participer pleinement à la vie de leur pays et de s’épanouir dans leur vie personnelle et professionnelle.
Malgré leur intégration à la société française, les Hmong attachent une grande importance à la préservation de leur culture et de leurs traditions. 78,2 % des répondants au sondage ont exprimé le souhait de voir davantage d’initiatives pour transmettre la culture hmong aux nouvelles générations.
Le sondage a également recueilli des suggestions pour la transmission de la culture hmong. Parmi les propositions les plus fréquentes, on trouve :
Les jeunes générations ont de plus en plus de difficultés à comprendre et à utiliser la langue et l’écriture Hmong. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment à la francisation croissante des jeunes Hmong et à l’absence d’outils pédagogiques adaptés.
Pour relever ce défi, il est important de tirer parti des nouvelles technologies, qui sont très populaires auprès des jeunes générations. Les réseaux sociaux, les vidéos courtes sur TikTok et les Réels peuvent être des outils puissants pour faire découvrir l’écriture hmong et son histoire de manière ludique et interactive. Des jeux éducatifs et des défis en ligne peuvent susciter leur intérêt et les inciter à en savoir plus sur l’écriture hmong.
Le recours à des influenceurs hmong populaires sur les réseaux sociaux peut également être un moyen efficace de toucher un large public de jeunes. Ces influenceurs peuvent partager leur passion pour l’écriture hmong et encourager leurs followers à en apprendre davantage.
Il est également important de mettre en avant des jeunes Hmong qui utilisent l’écriture hmong dans leur vie quotidienne. Cela permettra aux autres jeunes de s’identifier et de voir que l’écriture hmong est une langue vivante et pertinente.
Le sondage réalisé auprès de la communauté hmong en France révèle une diversité de croyances religieuses. Si la majorité des répondants (81,8%) se disent croyants, les confessions représentées sont variées. Le christianisme est la religion la plus répandue (63,6%).
La vaste majorité des répondants (76,4%) ont mentionné avoir déjà parlé de la foi et des traditions hmong à leurs enfants ou d’autres jeunes.
De nombreux jeunes Hmong expriment un sentiment de perte de repères en matière de religion. Ils observent un déclin de la pratique religieuse traditionnelle, notamment la baisse de la fréquentation des églises et la diminution de l’importance accordée aux rites et aux cérémonies. Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs, tels que l’éloignement des lieux de culte, le manque d’intérêt pour les pratiques religieuses traditionnelles et l’influence de la société sécularisée française.
Le mode de vie moderne, marqué par un rythme soutenu et des contraintes professionnelles et personnelles, laisse peu de place à la pratique religieuse pour les jeunes Hmong. Ils ont souvent du mal à concilier leurs obligations avec le temps nécessaire à la prière, à la participation aux services religieux et à l’engagement dans la communauté religieuse.
Malgré ces tendances, les jeunes Hmong ne sont pas nécessairement indifférents à la spiritualité. Ils expriment souvent une recherche de sens et une quête d’authenticité dans leur vie religieuse. Ils sont à la recherche de formes de spiritualité plus personnelles et adaptées à leur réalité de vie en France.
Face à ces changements, il est important de favoriser le dialogue intergénérationnel au sein de la communauté hmong. Les anciennes générations ont un rôle crucial à jouer dans la transmission des valeurs religieuses et culturelles aux jeunes. Il est également important de proposer des formes de pratique religieuse plus accessibles et adaptées aux besoins des jeunes Hmong.
Si la spiritualité et la religion jouent un rôle important dans la vie de nombreuses personnes, il est crucial de les distinguer des traditions culturelles. Cette distinction est particulièrement importante pour les Hmong, dont l’histoire et l’identité sont étroitement liées à leurs coutumes ancestrales.
L’arrivée des missionnaires chrétiens au sein des communautés hmong a marqué un tournant dans leur histoire religieuse. Si de nombreux Hmong se sont convertis au christianisme, ils n’ont pas pour autant abandonné leurs traditions et coutumes ancestrales. Ces traditions, profondément enracinées dans leur culture, continuent de rythmer leur vie quotidienne et de forger leur identité collective.
La coexistence de la religion chrétienne et des traditions hmong peut parfois engendrer des incompréhensions, tant au sein de la communauté hmong qu’à l’extérieur. Il est important de dissocier ces deux aspects pour éviter les amalgames et les jugements hâtifs.
La religion est un choix personnel et individuel. Il est important de respecter les croyances religieuses de chacun, quelles qu’elles soient. La conversion au christianisme ne signifie pas pour autant le rejet des traditions hmong. De nombreux Hmong chrétiens intègrent leur foi dans leurs pratiques culturelles, créant ainsi un riche métissage spirituel.
Les traditions hmong constituent des piliers essentiels de leur identité culturelle. Elles transmettent des valeurs, des savoirs et des pratiques ancestrales qui façonnent le mode de vie et la vision du monde des Hmong. Préserver ces traditions est crucial pour la survie de la culture hmong et le maintien de son caractère unique.
Dissocier la religion des traditions hmong est une nécessité pour mieux comprendre cette communauté et son identité riche et complexe. La coexistence de ces deux aspects ne doit pas être source de confusion mais plutôt d’enrichissement mutuel. En respectant les choix religieux de chacun tout en valorisant les traditions hmong, on contribue à la préservation d’un patrimoine culturel précieux et à la promotion du dialogue interculturel.
L’influence du numérique sur la pratique religieuse des jeunes est complexe et multidimensionnelle. Elle présente des défis et des opportunités pour l’exploration spirituelle et la construction de communautés religieuses virtuelles. En favorisant l’accès à l’information, en respectant le libre choix et en proposant des outils discrets d’apprentissage, on peut accompagner les jeunes dans leur quête de sens et de spiritualité à l’ère du numérique.
Près des deux tiers des personnes interrogées (61,8%) ont déclaré être prêtes à s’impliquer en tant que bénévoles ou à témoigner lors d’événements religieux, culturels ou autres.
Enseigner la langue hmong aux enfants, organiser des ateliers culturels, célébrer les festivals traditionnels, partager les savoir-faire artisanaux.
Créer des sites web, des applications et des vidéos pour promouvoir la culture hmong, utiliser les réseaux sociaux.
Adapter certaines traditions aux réalités du monde moderne, promouvoir des valeurs compatibles avec les droits de l’homme.
« La passion Hmong »
Texte finalisé de la conférence du Pasteur Philippe Chanson
donnée dans le cadre de l’Exposition Père Yves Bertrais, Txiv Plig Nyiaj Pov
Collégiale Saint-Aignan d’Orléans, les 7-8 septembre 2024
Organisée par l’Aumônerie catholique des Hmong de France
Contribution également destinée aux Archives du Service National Mission et
Migrations (Paris) et à la Pastorale des Migrants du Loiret (Orléans)
Je reprends ici les trois questions qui m’ont été adressées sous le titre général « La passion
Hmong », titre auquel j’avais beaucoup réfléchi pour en faire celui du livre que j’ai consacré au
Père Bertrais1
, et dont je constate, au recul, qu’il fut finalement adéquatement choisi et si bien
ressenti par et pour les lecteurs Hmong. Sans oublier de redire la joie éprouvée, en pensée avec
mon épouse Christiane qui a si magnifiquement accompagné mon ministère auprès de Hmong
de Guyane, de participer activement à ce week-end mis sur pied par l’Aumônerie catholique
des Hmong de France, en mémoire de mon ami le Père Yves Bertrais.
Voici quelques lignes concernant la belle journée du 15 septembre :
Un très grand merci pour cette belle exposition qui nous a permis de nous approcher de la culture Hmong et de son histoire. J’ai été impressionnée par sa longue histoire 5000 ans et de son origine en Chine, puis de ses diverses migrations conséquences de persécutions, dans le Sud Est asiatique puis dans le monde et jusqu’à Orléans… Cela révèle les épreuves traversées tout au long de son histoire.
Je suis émerveillée par sa récente christianisation grâce aux Pères Bertrais et Charrier, Missionnaires OMI au Laos qui ont favorisé une inculturation dans le peuple Hmong et son essor aujourd’hui. Je me rends compte du défi pour que les jeunes générations puissent être pénétrés de leur culture
Hmong tout en vivant dans d’autres contextes culturels comme en France. Nous avons vécu un beau temps de prière animée pour les chants par un groupe de jeunes Hmong à la guitare avec 2 soeurs de l’Assomption; Cela nous a permis de rendre grâce ensemble de l’oeuvre de Dieu dans tous les coeurs et particulièrement chez nos frères et soeurs Hmong.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire… Merci pour ce temps fort partagé avec vous.
De tout coeur.
Sr Guislaine
Témoignage sur le Baptême
Coucou Pog, c’est Alan et Nyab.
On t’écris pour te remercier de nous avoir fais confiance et de nous avoir laisser témoigner pour le baptême d’Ashley.
C’est vrai que cela n’était pas facile pour nous de témoigner devant tout le monde mais grâce à ta bienveillance, nous sachons que nous avons encore beaucoup à apprendre venant de vous tous et qu’être parent chrétien est un rôle important pour Ashley.
Cela nous a aidé à mieux connaître ce qu’est la foi et nous avons eu beaucoup de plaisir à défiler avec nos costumes traditionnels hmong.
Nous avons beaucoup aimés l’exposition concernant le Père Bertrais et l’histoire des Hmongs.
Cela nous a fais plaisir de voir que tout les hmongs de France de la communauté chrétiennes sont tous venu participer, que ce soit les aînées ou les jeunes.
Alan et Nyab Alan
Témoignage sur le mariage
Nous aimerions partager ce témoignage avec vous tous, nous sommes Teng et Tsai THO (Thoj Txawj Teem thiab Ntxhais) et nous résidons sur la commune de Belleville en Beaujolais dans le département du Rhône.
Après avoir travaillé en binôme dans le commerce alimentaire durant 15 ans, nous avons décidé de nous orienter dans la restauration mobile et nous sillonnons aujourd’hui les routes du Beaujolais à bord de notre camion ambulant appelé Namtha en référence à notre village natal du Laos et aussi pour garder une trace de nos origines.
Teng est également en fonction de président de l’AECHCE (Association Echange-Cultures des Hmong Centre-Est) en région Rhône Alpes depuis novembre 2021 et nous œuvrons tous les deux au sein de l’association au service de la communauté Hmong et de l’Eglise avec le soutien d’une équipe dynamique que compose nos membres du bureau.
Nous sommes tous deux de la génération née au Laos qui a grandi en France.
Nous sommes arrivés en France entre 1977 et 1978 et nous avons été accueillis par les associations telles que la Croix Rouge et le Secours Catholique qui nous ont permis de nous adapter à la vie en France.
Originaire de la Saône et Loire tous les deux mais vivant à 50 kms l’un de l’autre, nos regards se sont croisés lors d’un banquet à Chalon sur Saône en 1991, nous ne nous sommes plus quittés depuis ce jour et nous avons décidé de nous unir civilement et religieusement peu de temps après notre rencontre.
Notre mariage catholique s’est déroulé le 7 août 1993 dans la commune de Chalon sur Saône dans le département de la Saône et Loire en L’église de Notre Dame par le Père Alain De Montjamont, aujourd’hui âgé de 97 ans.
Au début, le sacrement du mariage représentait pour nous la concrétisation d’une vie à deux, une relation de respect mutuel et de soutien reflétant l’amour du Christ pour l’Eglise et le témoignage de notre foi en Dieu.
Ce n’est qu’au fil du temps que la définition du mariage s’est révélée à nous dans le sens de notre vie à deux, de la naissance de nos enfants, de l’éducation que nous souhaitions leur inculquer, des obstacles qui se sont dressés sur notre chemin car nous avons aussi appris que la vie n’était pas teintée que de rose, qu’il fallait braver les dangers comme le Christ nous l’a prouvé par sa mort sur la Croix.
Durant ces trente et un an de mariage, nous avons puisé notre force dans notre foi, nous nous sommes rappelé notre promesse à Dieu à chaque instant de notre vie.
Nos parcours respectifs dans la foi de Dieu ont eu raison de nos choix et nous avons eu quatre magnifiques enfants éduqués dans la foi également jusqu’à la confirmation, ce qui nous a rendu très fiers d’eux.
Comme tous les couples, nous avons connu des péripéties, mais Dieu a toujours su mettre un indice sur notre chemin quand il n’y avait plus d’espoir, Il nous a nourri de sa parole qui nous a aidé à nous relever face à l’adversité.
Quand la maladie a frappé l’un des nôtre, c’est de nouveau vers Dieu que nos prières se sont tournées, c’est auprès de Lui que notre foi inébranlable s’est manifestée avec combativité.
A mille lieux de là, alors que nous étions dans l’obscurité c’est de Dieu que la lumière est venue naturellement à nous pour nous sauver, dans notre détresse.
Aujourd’hui le vrai sens du mariage se caractérise par les paroles que nous avons prononcé devant l’autel, des vœux échangés, de l’amour que nous portons à Dieu et de son amour inconditionnel pour nous par-dessus tout.
Les paroles prononcées devant Dieu nous ramène à cette force qui nous tire vers le haut, car pour le meilleur signifie probablement le bonheur d’une vie à deux, de l’harmonie constante d’un amour unique, d’une vie de famille équilibrée.
Tandis que pour le pire pourrait indiquer que sans notre foi, les difficultés qui se présentent à nous pourraient être destructrices dans le cours de notre vie.
Alors que vous vivons dans une société ou prime l’individualisme, la compétition, la foi nous a permis de revenir à notre vraie intention religieuse.
Nous aimerions à nous souvenir et garder de notre union au sein de la communauté catholique, la force et le courage et l’amour de notre Seigneur Jésus Christ qui nous ont lié à jamais à Dieu par le sacrement du mariage.
Pour finir en apothéose avec le verset de la Bible 1 Corinthiens 13 :4-7
« L’amour est patient, il est plein de bonté, il ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité, il pardonne tout, il croit tout, il espère tout et il supporte tout »
Vous remerciant à tous et à toutes.
Txawj Teem THO et Tsai
Témoignage sur l’exposition
C’est avec beaucoup de retard que je réponds à votre demande. Mais j’ai tellement découvert de choses méconnues dans cette exposition qu’il m’était nécessaire de remettre les choses dans le contexte de notre société d’aujourd’hui.
J’ai eu à 20 ans en 1970 l’immense bonheur de passer une année au Laos, dans le cadre du service à la Coopération, en remplacement du service militaire. J’ai travaillé dans une entreprise coopérative de menuiserie ébénisterie, la CTAL situé à Vientiane avec un homologue Lao, Oudom PHOXARATH originaire de Paksane. J’étais un « Farang » un peu particulier, ne faisant pas parti de la communauté française puisque je vivais avec les habitants et partageais leur vie quotidienne. Le responsable était le Père Brisq missionnaire OMI.
La situation politique était tendue, la pression des Pathet Lao était importante, Vientiane capitale du Laos connaissait un certain calme apparent dû à une présence internationale et restait sous l’hégémonie française. Les pères missionnaires oblats sont nombreux, venus pour évangéliser les laotiens, les difficultés politiques les rapprochent des grandes villes, mais chacun d’entre eux s’occupent auprès de chacune des ethnies. Les Hmong étaient une des ethnies laotiennes.
L’insouciance de ma jeunesse ne me fait voir que le conflit entre la fin d’un colonialisme culturellement dominant et un communisme envahisseur. Mais aussi un peuple d’une immense gentillesse très attentif à l’écoute de l’Evangile. A la différence de nous français qui aimons recevoir, vous laotiens vous partagiez ce que vous avez reçu.
Cette année laotienne m’a marqué à Vie, j’avais laissé ma fiancée en France, à mon retour je lui ai promis notre voyage de noce au Laos…. Nous nous sommes mariés en 1973, notre famille s’est agrandie, 4 enfants, aujourd’hui 12 petits-enfants, ce voyage de noces c’est fait 40 ans plus tard. A cette date les laotiens étaient déjà arrivés avant en France, des réfugiés politiques, après la prise de pouvoir des communistes. Nous avons eu le plaisir de retrouver Oudom et sa famille vivant en région parisienne. Nous avons partagé des moments de vie française et laotienne.
Voyage souvenir en 2016, après 15 jours dans la Grande Chine 1.5 milliard d’habitants, Shangaï, Beijing et la grande muraille, nous retrouvons le Petit Laos 7 millions d’habitants, en étant passés par Bangkok. Notre guide n’est autre que le petit frère d’Oudom, ce n’est pas un voyage touristique que nous vivons, mais la Vie laotienne dans ses coutumes, ses religions, sa terrible histoire de guerre, un pays magnifique de Vientiane à Paksé en passant par Luang Prabang.
Cette admiration pour le Laos et les laotiens me rend attentif à toutes les manifestations qui s’y portent, ainsi l’exposition sur les Hmong à l’église Saint Aignan d’Orléans début septembre. Ce fut une grande découverte qui a permis dans le contexte international de replacer ce peuple dans notre monde d’aujourd’hui. Si en 1970 les Hmong étaient, une ethnie laotienne, aujourd’hui les petits enfants des laotiens côtoyés à l’époque sont devenus des français, alors que leurs origines sont chinoises, de nouveau réfugiés politiques.
Le père Yves BERTRAIS missionnaire OMI s’est inscrit dans cette longue marche du peuple Hmong installé au Laos, il a apporté les moyens de la reconnaissance par la langue écrite, tout en partageant leur Vie au Laos, puis en France. La description par l’exposition, de ce vécu tant par les textes les photos et les objets sont bienveillants, réalistes de l’époque. La découverte de ce peuple Hmong en France aujourd’hui, m’a incité à approfondir mes connaissances sur votre histoire.
La domination française dans la période coloniale a apporté dans ces pays envahis une certaine culture que les laotiens, dont les hmong, se sont appropriés et adjoints à leur propre culture. J’ai pour témoignage cet immense voisinage entre la religion catholique et le bouddhisme. Vous migrants de l’époque avez participez auprès des français à la défense des libertés laotiennes, et vous avez été dépossédés de cette nationalité récente. Ainsi votre chemin de migrant c’est poursuivi vers d’autres pays. Nous vous connaissons aujourd’hui chez nous en France, mais vous êtes dans le Monde.
Il existe pour la France des ethnies engagées de façon similaire, je pense aux Harkis qui comme vous connaissent les méfaits de l’histoire dans leur pays d’origine. Mais combien de peuples dans le monde vivent ces errances ?
Mais restons avec vous peuple hmong du monde, vous êtes 20 millions à vivre sur notre terre dans une multitude de pays, autant que les 20 millions de juifs, peuple migrant depuis la nuit des temps. Par cette manifestation à Orléans c’est un message d’Espérance que vous apportez par cette intégration dans notre pays, sans oublier le partage de vos origines moteur des échanges culturels et religieux, en réalité la mondialisation par le Cœur.
Merci Chère Joanne
Jean Saillard
Le choix du lieu d’exposition était un choix de conviction pour participer à la vie du diocèse d’Orléans. Le père Evêque Jacques Blaquart avait demandé que la collégiale Saint Aignan ouvre ses portes pour accueillir des temps d’exposition.
En juin 2024, il y a eu l’exposition sur le pagne africain avec les communautés africaines et avec l’aumônerie hmong, nous venons de clôturer l’exposition sur la vie du père Bertrais et les Hmong dans la foi en septembre 2024.
La vie est un chemin… riche de découvertes et de rencontres
On vous emmène découvrir la vie passionnante du père Yves Bertrais/ txiv plig Nyiaj Pov à travers sa mission d’évangélisation du Laos jusqu’en France. Des témoins qui ont vu et entendu nous invitent aujourd’hui à rencontrer ces premiers baptisés Hmong du village de la montagne des gaures au Laos
« Entendre n’est point clair que Voir, Voir l’est encore moins que Faire »
Il n’est point judicieux de prétendre avoir vu faire les choses alors que l’on n’en a seulement entendu parler.
Il n’est point confortable de prétendre savoir faire les choses alors que l’on n’a seulement vu faire.
Voici tout un chemin d’humilité à prendre pour apprendre à Voir pour mieux Entendre et mieux faire les choses dans notre vie.
Vous êtes venus aujourd’hui pour entendre et voir, maintenant il vous reste à faire, selon votre rythme, votre goût et votre talent. Quand vous aurez eu à faire, alors l’envie de faire entendre et voir aux autres votre « témoignage de foi » vous fera parler.
Partie I – LE PERE YVES BERTRAIS : UNE VIE AU SERVICE DES HMONG
Samedi 7 Septembre : Le mini concert de nos communautés et les jeunes
Messe du samedi 7 Septembre 2024 : hommage au Père Yves Bertrais
J’ai trouvé cette messe magnifique, très différente des quelques rares messes hmong auxquelles j’ai assisté. Il y avait beaucoup de fidèles, public varié. La messe était bien rythmée avec des chants hmong faciles à chanter en français, notamment les chants de la PU, l’Agneau de Dieu ( la Paix) avec les gestes par les jeunes, l’action de grâce.
A la fin de la messe, la dame devant moi m’a trouvée formidable parce que j’arrivais à chanter en même temps en français les chants hmong. Vraiment Bravo !
Esther Ahoyo, paroissienne Don Bosco.
Dimanche 8 Septembre 2024 : 3 Intervenants proche du Père Yves Bertrais
Partie II – QUI SONT LES HMONG?
Le défilé en habits traditionnels Hmong :
Témoignages sur les sacrements
Danse traditionnel sur le fleuve du « Mékong »
Partie III – Les jeunes Hmong d’aujourd’hui pour demain
Témoignage Paj Nag
Je suis Paj Nag YANG, je suis née il y a 23 ans et j’ai grandi ici à Orléans. Mes parents ont décidé de me faire baptiser bébé et j’ai suivi le catéchisme jusqu’à ma confirmation. Tout comme mes deux grands frères aussi.
Tout restait encore flou pour moi dans mon cheminement dans la foi ; je me posais souvent des questions à savoir si Jésus et la Vierge Marie étaient vraiment là, à mes côtés.
Un jour, j’ai fait un rêve ; j’ai vu un monde devenir un désastre puis c’est là que la Vierge Marie d’une lumière éblouissante me disait : « Venez mon enfant, je vous protègerai. » Ces paroles m’ont beaucoup réconfortée. Depuis ce jour, j’ai entendu et je cherche à comprendre ce qui travaille mon coeur. J’ai eu envie de concrétiser ce qui nourrit ma foi en formant un petit groupe de choral avec quelques jeunes Hmong de mon entourage.
Par le biais du chant religieux, je cherche à grandir dans ma foi. Par les chants en hmong, cela m’aide à mieux comprendre ma langue maternelle et à la perfectionner. Je choisis ce chemin de foi comme pour répondre à ce que j’ai vu et entendu dans mon rêve.
La jeune génération de maintenant ne donne plus trop d’efforts sur nos traditions, nos cultures et même la langue, donc si on ne fait rien pour les plus jeunes, il y aura encore plus de personnes Hmong ignorant leurs propres racines et origines. Il me semble très important pour nous de pouvoir communiquer et transmettre à nos générations futures tous ces savoirs afin de ne pas perdre nos origines et de savoir qui on est et d’où l’on vient.
Avec le temps, la transmission seule par l’oral peut tomber dans l’oubli, donc pour mieux comprendre il faudrait aussi pouvoir mettre par écrit en français et en Hmong.
Nous sommes profondément reconnaissants envers les Pères Bertrais et Charrier qui nous ont donné le moyen de communiquer autant à l’écrit qu’à l’oral cette magnifique langue qu’est le Hmong. En effet, aujourd’hui, les aînés ne communiquent qu’avec cette langue et sans trace écrite ni traduction, nous, les enfants, serions incapables de comprendre sa signification.
Témoignage Catherine Vang
Je m’appelle Cua Tshiab Catherine VANG, je suis une jeune femme Hmong née aux États-Unis et ayant grandi en France depuis l’âge de sept ans. Mon parcours est marqué par une double identité culturelle et spirituelle qui a façonné ma vision du monde et de moi-même.
Mon appartenance à la communauté Hmong est quelque chose de complexe. Bien que je sois fière de mes origines, je ne me suis jamais sentie particulièrement proche de la culture hmong. Ayant quitté les États-Unis à un jeune âge, mes souvenirs de la vie dans la communauté Hmong sont flous. En France, bien que ma famille ait maintenu certaines traditions, mon quotidien était largement influencé par la culture française.
Vivre en France m’a offert une perspective unique. J’ai grandi en naviguant entre deux mondes : celui de ma famille, riche en traditions et en histoire hmong, et celui de mes amis et de l’école, imprégné de valeurs et de coutumes françaises. Cette dualité a souvent créé un sentiment d’écart, comme si j’étais constamment en équilibre entre deux identités sans jamais pouvoir m’ancrer pleinement dans l’une ou l’autre.
Mon parcours chrétien ajoute une autre dimension à cette complexité. Je suis baptisée, mais je ne suis pas pratiquante. J’ai fait le choix d’être baptisée à l’âge de 15 ans, j’ai donc fait le choix de travailler ma foi chrétienne, mais je n’ai pas réussi à la développer au fil des années. Mon engagement chrétien se manifeste davantage dans des valeurs et des principes moraux que dans une pratique religieuse régulière. La spiritualité, quant à elle, garde une place très importante dans ma vie.
Aujourd’hui, je continue de naviguer entre ces différentes facettes de mon identité. Je me rends compte que mon appartenance à la communauté Hmong ne se mesure pas uniquement par ma proximité culturelle ou linguistique, mais aussi par l’héritage et les valeurs transmis par ma famille. De même, mon parcours chrétien, bien que non conventionnel, m’accompagne et me guide à ma manière.
Au-delà de mes origines et de ma foi, je suis profondément ouverte à la diversité du monde. Je crois fermement en l’importance de la tolérance et du respect envers toutes les cultures et religions. Mon vécu m’a appris que chaque personne a une histoire unique, et c’est en étant ouverts et tolérants que nous pouvons véritablement comprendre et apprécier cette richesse.
En fin de compte, je suis une jeune Hmong, Française d’adoption, et chrétienne par tradition et par choix moral. Mon parcours est unique, fait de croisements et de rencontres entre différentes cultures et croyances. Et c’est cette diversité qui enrichit ma vie et forge mon identité.
Je souhaite, à travers mon témoignage, démontrer que les origines et les croyances des autres peuvent différer des nôtres sans pour autant qu’elles cherchent à nous influencer. Il est essentiel de respecter les choix de chacun et de les accueillir avec bienveillance.
Témoignage Quentin Cha
Je suis Quentin CHA, né dans une famille hmong catholique. J’ai quinze ans et je suis l’aîné de trois enfants.
Malgré mon jeune âge, j’ai la responsabilité de mon frère de deux ans de moins, atteint d’une maladie génétique rare, et de ma petite sœur de six ans.
J’ai été baptisé dès l’enfance et c’est peu à peu au fil des années que ma foi s’est réellement construite.
Un rêve marquant, à l’âge de trois ans, où je voyais Jésus crucifié, a éveillé en moi des questions profondes sur le sens de la souffrance et de la mort.
Mes expériences à l’aumônerie où j’ai fait ma profession de foi et ma confirmation avec Monseigneur Blaquard. Les pèlerinages à Vézelay, au Mont St Michel et à Taizé.
Ces moments forts de partage et de fraternité m’ont marqué et m’ont donné les bases de ma foi.
Concernant mon identité, j’ai grandi dans un environnement multiculturel, enfant, je parlais un peu hmong, mais j’ai vite oublié. Aujourd’hui, je comprends quelques mots et phrases, mais je ne parle pas couramment.
Récemment j’ai découvert la bande dessinée « Hmong” de Vicky Lyfoung. J’ai vraiment pris conscience de l’histoire de mon peuple et de tout ce que mes ancêtres ont traversé. Grâce à ce récit, je me sens plus connecté à mes racines et fier de mon héritage hmong.
Je souhaite continuer à explorer mes racines hmong et à approfondir ma foi catholique. Je crois que ces deux aspects de ma vie sont complémentaires et m’enrichissent.
Je suis convaincu que l’avenir est prometteur et que je peux contribuer à un monde meilleur, en étant fidèle à mes origines et à mes valeurs.
Nous avons clôturé cette belle exposition avec un défilé de costumes Hmong, danse traditionnelle et témoignages.
Défilé en tenues traditionnelles avec les aînés et les jeunes.
Les impressions recueillies des aînés :
Les impressions des jeunes issus de différentes confessions.
Kévin MOUA ( Bourges )
Lorine VANG ( Bourges )
Thomas MOUA ( région parisienne )
Kellia VANG ( Bourges )
L’exposition était très inspirante, cela m’a permis d’en découvrir plus sur nos origines et notre culture. Un grand bravo aux organisateurs qui peuvent être fières d’eux pour leur implication ! Encore un moment qui restera gravé dans ma mémoire.
Lenny XIONG ( Avignon )
A tous,
Aujourd’hui ou demain, nous préparons le retour de Monseigneur Tito Banchong à la maison. Les docteurs vont vérifier ses conditions vitales, feront des analyses sanguines et ses accès aux soins avant de le laisser rentrer.
Il est heureux de savoir que la personne qui s’occupe de lui a déjà préparé sa maison avec un lit adapté, une climatisation, des médicaments et un petit réfrigérateur pour ses besoins médicaux.
De votre côté, si vous pouvez l’aidez, nous avons besoin de dons pour :
Veuillez demander à toutes les personnes susceptibles de nous aider et de le soutenir, d’envoyer leurs dons en liquide par transfert Western Union, ou par Moneygram à la Fondation Yves Bertrais dont le président est Txhiaj Vwj Yaj / Xia Vue Yang (sachez que ces dons sont exonérés des impôts).
Nous nous sommes arrangés avec le Cardinal Ling et les prêtres en charge du diocèse de Vientiane dans le cas où Msg Banchong devait nous quitter.
Ils sont tous prêts pour cet évènement. Nous avons également demandé aux Hmong catholiques de Nasala et Ban Nam Yarm de se préparer et de venir à Vientiane quand le jour viendra. Une cérémonie sera prévue en Hmong. Un accord favorable de leur part nous a été donné en retour.
Nous rentrons aux Etats-Unis le 2 Octobre 2024.
Xia Vue YANG TP Nyiaj Pov Foundation
Voilà que nous venons de terminer le premier week-end de l’exposition sur le Père Yves Bertrais à la collégiale de St Aignan à Orléans.
le samedi 7 septembre: le groupe de jeunes Hmong Orléanais avec les communautés de Gien et de Lyon nous ont fait écouter / reécouter un éventail de chants
de messe, universels, traduits en hmong. Sans oublier les extraits de chants traditionnels en dialecte hmong blanc et hmong vert par monsieur Soob Xeem Thoj de Rennes.
un chant écrit et composé par Nyiaj Ntxawg Xyooj / Nicolas Xiong et interprété en duo avec Tooj Ntsais Xyooj / Youstone Siong.
un extrait de l’instrument Xim Xaus ( si sao ) joué par monsieur Nom Lis Yaj de Orléans pour fermer le temps du concert.
La messe présidée par Monseigneur Jacques Blaquart nous a emporté au-delà des frontières pour rendre mémoire au père Bertrais.
Son homélie nous a rappelé les trois piliers existentiels pour toute personne qui veut grandir et s’épanouir dans la vie:
La soirée autour du verre d’amitié et du buffet apéro dinatoire à la salle St Marc a rassemblé tout le monde dans la convivialité.
Des témoignages importants pour nous ont fait revivre les funérailles du père Yves Bertrais.
le dimanche 8 septembre: Trois intervenants autour de la table avec Cécile pour nous transporter dans le temps.
Monsieur Qhua Xab Thoj, le gendre du premier baptisé Hmong nous a raconté la rencontre du père Yves Bertrais avec les Hmong
dans le village de Kiu Katian ( village des gaures sauvages ) en 1950.
le Père Antoine Chi Yang, nous a parlé de l’écriture hmong et du patrimoine que le père Yves Bertrais nous laisse.
Le Pasteur Philippe Chanson ( venu de Suisse ), nous a raconté sa rencontre avec le Père Yves Bertrais et les Hmong. Il est l’auteur
du livre » la Passion Hmong ».
Ce n’est pas fini ! L’aumônerie Hmong de France vous attend pour le prochain week-end le 14-15 septembre pour vraiment
découvrir le défilé de costumes Hmong avec ses magnifiques couleurs.
Une série de témoignages de foi suivie d’une danse sur le thème du fleuve Mékong.
Nous clôturerons avec la remise des prix pour les jeux concours et la louange pour remercier le Seigneur.
aumônerie Hmong de France